Le ministre iranien des affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, au parlement le 21 juillet 2015. | Vahid Salemi / AP

Le gouvernement iranien n’a guère apprécié la décision du Congrès américain de prolonger de dix ans les sanctions à son encontre. « [Cela] montre à la communauté internationale que les Etats-Unis ne sont pas fiables. L’Amérique va à l’encontre de ses engagements », a déclaré samedi 3 décembre le ministre iranien des affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, selon la télévision publique.

La République islamique a promis des représailles après ce vote qu’elle juge contraire à l’accord conclu en juillet 2015 avec les grandes puissances, qui prévoit l’encadrement de son programme nucléaire en échange d’une levée progressive des sanctions.

Promulgation en vue par Barack Obama

Pour justifier leur vote de jeudi, les sénateurs démocrates Dianne Feinstein et Tim Kaine ont fait valoir que même si Barack Obama lève certaines sanctions dans le cadre de l’accord signé en 2015, « une loi sur ces sanctions doit rester en vigueur pour permettre de les réinstaller immédiatement si l’Iran viole l’accord ». D’où le vote à l’unanimité du Sénat pour proroger l’Iran Sanction Act (ISA) de 1996, qui expirait au 31 décembre 2016.

Bien que M. Obama se soit personnellement prononcé contre cette prolongation, il devrait suivre l’avis des parlementaires en promulgant le texte avant la fin de l’année. Pour son administration, cette décision ne contrevient pas à l’accord de juillet 2015.

Les réactions de l’Iran ne devraient guère se faire attendre : selon Nehrouz Nemati, porte-parole de la présidence du parlement iranien cité samedi par la télévision publique iranienne, une proposition de loi sera déposée dimanche pour demander le retour « aux conditions initiales » d’enrichissement d’uranium (c’est à dire antérieures à l’accord).