Les pompiers tentaient d’établir samedi 3 décembre si des personnes vivaient en permanence dans le bâtiment incendié vendredi, lors d’une fête à Oakland, près de San Francisco. | Elijah Nouvelage / AFP

Une fête dans un collectif d’artistes d’Oakland près de San Francisco a tourné au drame vendredi 2 décembre dans la soirée. Un incendie a tué au moins neuf personnes, mais le nombre de victime pourrait s’alourdir très rapidement, les services d’identification se sont préparés à un bilan de trente à quarante morts.

Vingt-cinq personnes étaient toujours portées disparues en milieu de matinée samedi, alors que l’ancien entrepôt où avait lieu la fête restait toujours partiellement inaccessible aux secours. « Nous avons beaucoup de personnes manquantes. Nous essayons de nous repérer dans ce chaos », a déclaré un représentant de la police locale le sergent Ray Kelly. La police se prépare à utiliser des drones avec des capteurs thermiques pour repérer les endroits encore dangereux, a-t-il précisé.

Sur les réseaux sociaux et notamment la page Facebook de l’événement, des proches tentaient de chercher des informations sur le sort des participants à la fête. Facebook a également annoncé qu’il avait activé le système qui permet à ses abonnés de confirmer d’un clic qu’ils sont en sécurité. La police collecte les informations sur les personnes manquantes afin de pouvoir identifier les victimes.

« Le vaisseau fantôme »

L’incendie a éclaté vers 23 h 30 vendredi soir (8 h 30 samedi à Paris) dans un ancien entrepôt baptisé le « vaisseau fantôme », abritant un collectif d’artistes. Des dizaines de personnes s’y trouvaient pour participer à une fête dans laquelle se produisait notamment le musicien électronique Golden Donna, alias Joel Shanahan.

Le feu qui n’a été maîtrisé qu’au petit matin « a dû se propager très rapidement », a expliqué la chef des pompiers, Teresa Deloach-Reed aux reporters. « Le toit s’est effondré et il y a de gros débris qui doivent être enlevés » a-t-elle expliqué. Les médias ont diffusé des images de hautes flammes sortant d’un bâtiment d’apparence industrielle.

Manque de sécurité

Lorsqu’ils sont entrés pour combattre le feu, les pompiers ont été freinés par un bric-à-brac de meubles et d’objets artistiques, ont-ils raconté. « C’était bourré de meubles et d’autres trucs, des collections (…) c’était presque comme un labyrinthe », a déclaré Teresa Deloach-Reed. La chef des pompiers a aussi mentionné la présence d’une « cage d’escalier artisanale » avec des « palettes » pour accéder au premier étage, où se trouvaient la plupart des victimes.

Il était apparemment « vraiment difficile de s’échapper de ce premier étage », a-t-elle dit.
Il semble qu’aucun détecteur de fumée ne se soit déclenché dans le bâtiment pendant l’incendie, et qu’il n’y avait pas d’aspersion automatique, a-t-elle précisé.

Oakland est une ville de 420 000 habitants située de l’autre côté de la baie de San Francisco, face à la ville du même nom. Cette ville a longtemps traîné une mauvaise réputation en termes de sécurité mais elle attire désormais des populations plus aisées attirées par la perspective de loyers plus abordables qu’à San Francisco.