La présidente du Parti vert, Jill Stein, à l’université de Wilkes-Barre (Pennsylvanie) le 3 décembre. | CHRISTOPHER DOLAN/ AP

Jill Stein, ex-candidate du parti Vert à la présidentielle américaine, a officiellement renoncé samedi 3 décembre à demander un recomptage des voix de l’élection présidentielle américaine en Pennsylvanie, un Etat remporté par le républicain Donald Trump, président élu. Une décision motivée par le coût d’une telle requête.

« Les gens qui demandaient ce recomptage sont des gens ordinaires, avec des moyens financiers normaux. Et ils ne peuvent se permettre de payer la somme de 1 million de dollars requise pour cela par la Cour », a précisé le courrier envoyé à la Cour du Commonwealth de Pennsylvanie.

« #Recomptage2016 est tellement onéreux à cause des élus qui ont toujours refusé de financer un système de vote digne du XXIe siècle », a ensuite déploré sur Twitter Mme Stein. « Il est quand même étrange de devoir passer par un tel parcours du combattant bureaucratique et de devoir amasser des millions de dollars pour pouvoir avoir confiance dans les résultats de notre élection », a-t-elle ajouté, sur le même réseau social.

Soupçons de piratage

Pour financer sa campagne pour le recomptage des votes en Pennsylvanie, au Michigan et dans le Wisconsin, Mme Stein avait jusque-là drainé près de 5,7 millions de dollars, selon les chiffres indiqués sur son site Internet. Hillary Clinton a perdu le Wisconsin (10 grands électeurs) de 27 000 voix et la Pennsylvanie (20 grands électeurs) de 60 000 voix. Dans le Michigan (16 grands électeurs), l’écart serait de 10 704 voix, selon des chiffres encore non officiels.

Mme Stein avait basé sa demande de recomptage sur les témoignages de certains experts électoraux qui auraient recensé dans ces trois Etats « des anomalies statistiques soulevant des inquiétudes ». Dans un communiqué samedi soir, où la présidente du Parti vert « jure de se battre bec et ongles afin de vérifier l’exactitude, l’honnêteté et les conditions de sécurité du comptage des votes ».

Durant la campagne, les Etats-Unis ont accusé la Russie d’avoir orchestré des piratages informatiques, comme celui du Parti démocrate et de systèmes de vote dans plusieurs Etats, afin d’influencer la course. Des démocrates mettent aussi en doute la légitimité d’un scrutin lors duquel Hillary Clinton a recueilli deux millions de voix de plus que Donald Trump, mais s’est inclinée faute d’un nombre suffisant de grands électeurs : le républicain a remporté 290 grands électeurs, contre 232 pour la démocrate, qui n’a jamais contesté les résultats.