Manuel Valls a annoncé lundi 5 décembre qu’il était « candidat à la présidence de la République », depuis Evry. | JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / FRENCHPOLITICS POUR « LE MONDE »

Avant même l’annonce de Manuel Valls, de se porter candidat à la présidence de la République à travers la primaire de la gauche, la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, avait mis en doute, lundi 5 décembre, sa capacité à rassembler la gauche. « Le problème est de savoir comment on est unis, non pas autour d’un homme providentiel ou d’une femme providentielle, mais autour de nos valeurs », a souligné l’ex-première secrétaire du Parti socialiste (PS), affirmant aussi :

« Je n’ai jamais cru en une gauche irréconciliable (…) Pour moi, il n’y a pas deux gauches ou alors, s’il y a deux gauches, c’est qu’il y en a une qui est devenue de droite. »

Pour Laurent Baumel, député d’Indre-et-Loire et soutien d’Arnaud Montebourg pour la primaire de la gauche, « la difficulté principale » de Manuel Valls dans cette campagne va être « d’occulter un bilan qui n’est pas seulement celui de Hollande, mais solidairement le sien ». Il fait également le constat de la « contradiction totale » affichée par le premier ministre ce soir, au regard de sa posture au gouvernement :

« On voit que Manuel Valls va essayer de se poser comme quelqu’un de rassembleur, gommer son côté clivant. C’est en contradiction totale avec la construction politique qui a été la sienne depuis 2014, qui au contraire à chaque période, à chaque étape, a cherché à montrer de l’intransigeance, de la fermeté, pour montrer que les deux gauches, et d’ailleurs il l’avait théorisé, étaient irréconciliables. »

Marie-Noëlle Lienemann, adversaire potentielle de Manuel Valls à la primaire de la gauche, a estimé, sur Franceinfo, ne pas avoir « senti un homme d’Etat, qui est en train de mesurer l’état de la France, les défis qu’il devait relever et proposer une stratégie pour relever ces défis, ne serait-ce que la question sociale et économique ».

« Comptable (…) du bilan calamiteux du quinquennat »

Pour Eric Coquerel, du Parti de gauche, qui soutient Jean-Luc Mélenchon, Manuel Valls, comme François Hollande, va « valser » en 2017. Pour lui, la seule « manière d’éviter Fillon ou Marine Le Pen » est de voter pour son candidat. « Le bilan du quinquennat qui était inassumable devant les Français par le président le sera tout autant par le premier ministre, qui en fut coresponsable », abonde Danielle Simonnet, coordinatrice du Parti de gauche.

Le nouveau patron du parti Les Républicains, Bernard Accoyer, a de son côté jugé que « Manuel Valls [était] tout autant comptable que François Hollande du bilan calamiteux du quinquennat, pour avoir été le porte-parole des mensonges du candidat François Hollande en 2012, son ministre de l’intérieur pendant deux ans et son premier ministre depuis mars 2014 ».

Florian Philippot, vice-président du Front national, a également réagi sur Twitter :