Le cuirassé « USS-Arizona » en train de couler, à Pearl Harbor, le 7 décembre 1941. | HANDOUT / REUTERS

Le premier ministre japonais Shinzo Abe a annoncé lundi 5 décembre qu’il se rendrait à Pearl Harbor, à l’occasion d’un voyage à Hawaï les 26 et 27 décembre pour des discussions avec le président des Etats-Unis, qui s’est lui rendu à Hiroshima cette année.

M. Abe sera le premier chef de gouvernement japonais à se rendre sur les lieux où le Japon a attaqué par surprise les Etats-Unis le 7 décembre 1941, précipitant l’entrée des Américains dans la seconde guerre mondiale. « Jamais il ne faut oublier la tragédie de la guerre (…). C’est aussi un message de réconciliation avec les Etats-Unis », a-t-il déclaré.

Il y a soixante-quinze ans, des appareils japonais survolèrent à basse altitude la base navale de Pearl Harbor, et tuèrent plus de 2 400 soldats et civils américains. En deux heures, ils coulèrent ou endommagèrent une vingtaine de navires de la flotte du Pacifique et détruisirent 164 avions. Le Japon n’accorde pas une grande attention à la commémoration de cet événement, contrairement à l’importance dévolue aux bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki, survenus les 6 et 9 août 1945, juste avant la capitulation de l’Archipel.

A l’inverse, aux Etats-Unis, où le 7 décembre a été érigé en Journée du souvenir, Pearl Harbor a une haute valeur symbolique, tandis que les bombaerdements d’Hiroshima et de Nagasaki ne sont pas officiellement commémorés.

La rumeur d’une visite du premier ministre japonais avait été évoquée au mois de mai par les médias japonais. Elle faisait écho à la visite historique de Barack Obama à Hiroshima à la fin de mai, qui est le premier président américain en exercice à s’être rendu sur les lieux où 140 000 personnes furent tuées par une bombe atomique américaine, le 6 août 1945.