Karim Benzema, à Nice, en 2015. | VALERY HACHE / AFP

C’eût dû être une non-info : Benzema paie bien ses impôts en France. Mais depuis les révélations faites par douze médias européens, dont Mediapart, dans le cadre de l’enquête Football Leaks qui secoue le monde du ballon rond, un joueur de renom qui ne cherche pas à dissimuler ou à optimiser ses revenus illégalement est devenu une denrée rare.

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Surtout quand il s’agit de Karim Benzema, symbole malgré lui des crispations identitaires qui touchent la France et notamment accusé, lorsqu’il portait le maillot tricolore, de ne pas chanter La Marseillaise. Mais contrairement à certains de ses coéquipiers du Real Madrid qui ont choisi d’établir leur société gérant leurs droits à l’image dans des paradis fiscaux, l’attaquant Français a choisi de domicilier la sienne en France, révèle Mediapart.

Benzema, une « quasi-exception »

Le site explique que la société chargée de récolter les droits à l’image du joueur madrilène, nommée BOB (Best of Benzema), est domiciliée à Lyon, sa ville d’origine, et est détenue à 90 % par le joueur, son père et sa mère détenant les 10 % restants.

Arrivé en 2009 à Madrid, Benzema aurait pourtant pu bénéficier d’un statut fiscal particulier et être exonéré d’impôts sur les revenus de sponsoring touchés hors d’Espagne, avec un taux d’imposition inférieur à 5 %, contre 33,3 % en France.

Mediapart détaille qu’en 2011 BOB a réalisé un chiffre d’affaires de 1 million d’euros et a payé 206 207 euros d’impôts, qu’en 2012 la société a réalisé un chiffre d’affaires de 1,64 million d’euros et a payé 378 484 euros d’impôts. Ces révélations font de Karim Benzema une « quasi-exception », puisqu’il paie « normalement l’impôt sur les sociétés », selon Mediapart. Karim Benzema, via son agent, a fait savoir qu’il ne souhaitait pas commenter ces informations de Mediapart, car tout ce qu’il dirait « serait de toute façon mal interprété ».