L’information faisait la « une » de l’édition du week-end de L’Yonne Républicaine, le 2 décembre. Elle fleurissait même dans les rues bourguignonnes sur les panneaux publicitaires de nos confrères, mais, en fait de fleurs, il s’agit de chrysanthèmes : « La fin du centre d’art de Tanlay », annonçait le gros titre.

Tanlay ? Un château, propriété privée, dont les communs étaient mis à disposition du centre d’art imaginé en 1965 – d’abord situé à Ancy-le-Franc – par Louis Deledicq (Le Monde du 10 septembre) qui avait organisé cet été une exposition d’anthologie pour son cinquantième anniversaire. On y retrouvait des œuvres de ceux qui avaient fait la réputation du lieu, une liste qui aujourd’hui laisse rêveur: Picasso, Matisse, Miro, Arp, Balthus, Michaux, Riopelle et on en oublie... Mais aussi des jeunes, et un joli tropisme africain puisqu’une partie des salles était consacrée à des artistes du Bénin.

Désengagement du département

Le département, qui subventionnait le lieu (à hauteur de 56 000 euros cette année), a choisi de se désengager pour, écrit L’Yonne Républicaine, « porter ses efforts, dans le Tonnerrois, sur la mise en valeur et l’animation du château de Maulnes, acquis en 1997. »
Le bâtiment, construit au XVIe siècle dans la commune de Cruzy-le-Châtel (Yonne), à une quinzaine de kilomètres de Tanlay est, il est vrai, exceptionnel, un des très rares exemples, sinon le seul en France de cette époque, de plan pentagonal. Mais, regrette Louis Deledicq, le château demeure difficile d’accès et, avec ses salles trop petites, n’est pas du tout adapté à des expositions d’art. Fin d’une belle histoire.