Manuel Valls, Premier ministre, annonce sa candidature à l'élection présidentielle de 2017 à la mairie d'Evry, lundi 5 décembre 2016 - 2016©Jean-Claude Coutausse / french-politics pour Le Monde | JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / FRENCHPOLITICS POUR LE MONDE

Manuel Valls entre en campagne. Après avoir annoncé sa candidature à la primaire de la gauche et remis sa démission à François Hollande en début de semaine, l’ancien premier ministre étrenne ses habits de candidat dans le Doubs, mercredi 7 décembre.

Il visitera, à partir du début d’après-midi, l’entreprise d’articles culinaires Cristel, une coopérative fromagère et rencontrera les représentants du personnel des entreprises Faurecia et Peugeot Scooter. Il se rendra ensuite au marché de Montbéliard (Doubs) et donnera une réunion publique à Audincourt (Doubs), théâtre d’un duel serré entre le PS et le FN à une législative partielle en 2015, finalement emporté par le socialiste Frédéric Barbier.

Pour piloter sa campagne, Manuel Valls a choisi le président du groupe PS du Sénat, Didier Guillaume, proche de François Hollande. Mercredi, son équipe « confirme officiellement que le directeur de campagne de Manuel Valls sera Didier Guillaume : figure de gauche respectée, reconnue et grand professionnel ».

Le président du groupe PS au Sénat avait annoncé mardi sur Europe 1 son soutien à la candidature de Manuel Valls pour la présidentielle de 2017 :

« Il a été premier ministre depuis 2014, il a été au gouvernement depuis le début du quinquennat. Moi je suis toujours resté fidèle à François Hollande, j’ai toujours été loyal à François Hollande, je faisais partie de ce qu’on appelle les “hollandais”, j’en fais toujours partie, mais à partir du moment où François Hollande n’est pas candidat, la filiation la plus évidente, celui qui peut le mieux porter le bilan, la filiation historique c’est Manuel Valls. »

Le reste de l’organigramme devrait être précisé dans les jours à venir.

« J’ai besoin de vous »

Dès mardi soir, l’ancien premier ministre a posé les premières pierres de sa campagne. Invité du JT de France 2, M. Valls s’est dit « convaincu » que la gauche pouvait gagner en 2017 la présidentielle. Il a aussi lancé un appel à une large participation à la primaire du PS, pour éviter que le seul noyau dur des électeurs socialistes participent.

Au sortir de son intervention télévisée, il a tenu un discours de « mobilisation » à 150 parlementaires socialistes réunis à l’Assemblée nationale. « J’ai besoin de vous », leur a lancé celui qui vient de quitter Matignon, a rapporté l’un d’entre eux. Les parlementaires, décrits comme « des fidèles et des convertis » parmi lesquels des proches de François Hollande, ont notamment été invités à signer les documents de parrainage nécessaires à la candidature à la primaire, a rapporté un député présent.

« Un nouveau chapitre s’ouvre », a dit l’ancien premier ministre faisant valoir son « expérience » et son « énergie ». « Rien n’est gagné, je suis challenger… Mais je crois que nous pouvons gagner », a-t-il affirmé. L’entrée dans la course de l’ex-ministre de l’éducation Vincent Peillon, qui pourrait annoncer sa candidature à la primaire de la gauche « dans les prochains jours », serait une mauvaise nouvelle pour Manuel Valls.

Quand certains s’interrogent sur la difficulté d’avoir un ton rassembleur pour celui qui a théorisé l’existence de deux gauches « irréconciliables », M. Valls a lancé : « Je n’ai pas changé, j’ai une responsabilité de rassembler ma famille politique. »