Emmanuel Macron en déplacement à Marseille, au lendemain de sa déclaration de candidature à l'élection présidentielle. | ARNOLD JEROCKI / DIVERGENCE POUR LE MONDE

Emmanuel Macron se présentera bien en candidat « autonome » à l’élection présidentielle de 2017. Jeudi 8 décembre, l’ancien ministre de l’économie a fermé la porte à une candidature à la primaire de la gauche, malgré les récents appels en ce sens du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, et de l’ancien premier ministre Manuel Valls.

« Je suis clair depuis le début. On m’a beaucoup reproché, quand j’étais ministre, de ne pas être au Parti socialiste. Les mêmes aujourd’hui me demandent d’aller à cette primaire, M. Cambadélis par exemple », a déclaré sur BFMTV et RMC M. Macron, particulièrement remonté contre le premier secrétaire du PS.

« Il y a six mois, huit mois, M. Cambadélis, il disait quoi ? Il disait M. Macron c’est un ministre d’ouverture. Alors, quand ça ne l’arrangeait pas, j’étais un ministre d’ouverture. Et maintenant qu’en effet ce rassemblement de progressistes que nous avons construit commence à leur faire peur, il faudrait qu’on aille se perdre dans les chicayas de la primaire du Parti socialiste ! »

« Tout ce discours de bien-pensance ou de moralisation ne prend pas en compte qu’aucun candidat de la gauche, indépendamment de moi, n’accède au second tour » de l’élection présidentielle à en croire les sondages actuels, a-t-il poursuivi. « Sortez-moi du jeu, il n’y a pas un candidat de la gauche qui gagne, qui puisse accéder au second tour. Il n’y en a pas un. »

« Je ne suis pas resté au gouvernement, tapi »

« La légitimité qui m’intéresse ,c’est celle du premier tour de l’élection présidentielle », a-t-il continué.

Interrogé dimanche sur le refus d’Emmanuel Macron de participer à la primaire, Jean-Christophe Cambadélis avait ironisé : « Je comprends Emmanuel Macron, il a toujours été désigné. Donc il a un peu peur de ce type de sélection. Mais j’ai envie de dire : Emmanuel, n’aie pas peur.” On ne peut pas devenir président sans débat et sans combat. »

M. Macron lui a répondu ce jeudi :

« Si j’étais un peureux, je n’aurais pas quitté le gouvernement, je n’aurais pas décidé – à l’époque on me disait que j’étais fou – de rassembler des Françaises et des Français sur une nouvelle base, et de prendre tous les risques, de démissionner de la fonction publique et d’aller à l’élection présidentielle. »

« Je ne suis pas dans un appareil politique, je n’ai pas de financement public, je ne suis pas resté au gouvernement, tapi, pour préparer tout cela », a-t-il ajouté, visant Manuel Valls.

Signe de plus, s’il en fallait un, qu’Emmanuel Macron est bien décidé à se présenter directement à la présidentielle : l’ex-ministre a lancé ce jeudi un site, leselusavecmacron.fr, sur lequel il invite les élus à lui apporter leurs parrainages en vue de la présidentielle. Les candidats doivent recueillir 500 signatures d’élus locaux ou nationaux pour que leur candidature soit validée.