Jean-Christophe Cambadélis et Najat Vallaud-Belkacem participent à la grande convention nationale de La Belle Alliance populaire, à la Villette, à Paris, 3 décembre. | Jean-Claude Coutausse / French Politics pour « Le Monde »

Serrez les rangs. Lors d’une conférence de presse jeudi 8 décembre, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste (PS), a tenté de mettre de l’ordre dans les candidatures à la primaire de la gauche et ce en vue de « permettre à MM. Macron et Mélenchon [de] participer à cette primaire » et de « tourner la primaire vers des électeurs et non pas vers des querelles subalternes ».

  • Les petites candidatures balayées

« Nous sommes victimes de notre succès, a dit M. Cambadélis. Tout le monde veut en être, mais je tiens à dire que la primaire de la gauche, ce n’est pas open bar. » Le premier secrétaire du PS a donc balayé les candidatures de Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), de Bastien Faudot (Mouvement républicain citoyen) et de Sébastien Nadot (Mouvement des progressistes). « Leur candidature, que nous remercions, se fait dans un cadre un peu précipité, leur désir de souscrire à la Belle Alliance populaire [structure qui organise cette primaire] est un peu tardif », a justifié M. Cambadélis.

  • La gauche du PS priée de se rassembler

M. Cambadélis a ensuite invité la gauche du PS à se rassembler, alors que Vincent Peillon se prépare lui aussi à être candidat. « Il ne serait pas illégitime que la gauche du parti réduise un peu son offre, quatre candidats pour une même ligne politique, ça fait beaucoup », a-t-il expliqué, faisant référence aux candidatures de Benoît Hamon, d’Arnaud Montebourg, de Marie-Noëlle Lienemann et de Gérard Filoche. « Si nous voulons de la clarté dans les débats, il est nécessaire que tout le monde ne se représente pas », a prévenu M. Cambadélis.

Mercredi déjà, Christophe Borgel, président du comité national d’organisation de la primaire de la gauche, s’était inquiété d’un trop grand nombre de candidatures au scrutin. « Si on pouvait ne pas dépasser le nombre de candidats de la droite, on serait collectivement intelligent », avait-il déclaré.

  • Marie-Noëlle Lienemann recadrée

Il a aussi mis en garde Mme Lienemann, qui a déclaré mercredi soir lors d’une émission de télévision que sa ligne politique et celle de Manuel Valls étaient « irréconciliables ». « La charte éthique dit qu’on ne peut s’attaquer à un candidat à titre personnel », a dit M. Borgel, et ces déclarations de la sénatrice de Paris méritent un « rappel à l’ordre ».

« On se rassemblera avec qui gagnera la primaire », a rappelé M. Cambadélis. « Je n’ai jamais dit le contraire, d’ailleurs il serait bien que Manuel Valls rappelle bien qu’il s’y tiendra », a immédiatement répondu Mme Lienemann.

  • MM. Macron et Mélenchon invités à débattre

Le patron du PS a dit qu’il allait envoyer une lettre à MM. Macron et Mélenchon pour leur demander de participer à la primaire de la gauche.

« Je crois que c’est nécessaire au regard des enjeux pour le pays et pour la gauche », a-t-il maintenu estimant que leur participation à la primaire qualifierait la gauche pour le second tour de l’élection présidentielle.

Le patron du PS ne « désespère pas de convaincre » M. Macron, qui a pourtant fermé la porte jeudi matin lors d’un entretien à RMC et BFM-TV. M. Cambadélis les a convoqués à un débat « devant l’opinion pour échanger les arguments sur leur participation ou pas à la primaire ».

Primaire de la gauche : « Pour une partie des socialistes, Valls est toujours un peu en marge »
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