Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry. | AFOLABI SOTUNDE / REUTERS

Les forces armées syriennes qui bombardent la ville d’Alep sont responsables de « crimes contre l’humanité » et de « crimes de guerre ». C’est ce qu’a déclaré samedi 10 décembre le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, à l’occasion d’une conférence internationale sur la Syrie à Paris. Celui-ci a dénoncé un « bombardement aveugle par le régime, qui viole le droit international ». Cela « doit cesser ».

Samedi, les ministres des affaires étrangères d’une dizaine de pays, opposés au pouvoir syrien se sont réunis pour évoquer la situation en Syrie. Ils ont exhorté la Russie et son allié syrien à laisser les civils et les combattants rebelles quitter Alep.

Une réunion « technique » américano-russe est également prévue à Genève samedi pour parler d’« un cessez-le-feu, d’une aide humanitaire et d’un départ de l’opposition (armée) et des civils d’Alep », selon le département d’Etat.

Les appels internationaux ignorés

Le même jour à Alep, principal front du conflit, les troupes gouvernementales ont continué de pilonner par les airs et à l’artillerie lourde les derniers quartiers rebelles, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Le régime contrôle désormais 85 % des quartiers que les insurgés tenaient avant le lancement de l’offensive, le 15 novembre.

Acculés dans leur dernier carré, les rebelles ont tiré des roquettes sur les quartiers pro-régime, tuant neuf civils, selon l’OSDH. Au moins 129 civils y ont péri depuis le début de l’opération.

Fort de ces succès, le régime de Bachar Al-Assad a ignoré les appels internationaux à la trêve et son allié russe a affirmé que l’offensive d’Alep ne cesserait qu’après le départ de tous les « bandits », en allusion aux rebelles.

Vendredi, l’Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution non contraignante réclamant une trêve immédiate en Syrie, un accès à l’aide humanitaire et la fin de tous les sièges.