Un homme de 31 ans, soupçonné d’être lié au projet d’attentat récemment déjoué en région parisienne, a été mis en examen à Paris par un juge antiterroriste et placé en détention provisoire. Il est accusé d’« association de malfaiteurs terroriste criminelle » et d’« acquisition, détention, transport, offre ou cession d’armes », en lien avec une entreprise terroriste, a-t-on appris samedi 10 décembre de source judiciaire. Il est soupçonné d’avoir « fourni les armes » au réseau qui projetait cet attentat.

Le 25 novembre, cinq hommes – quatre Français, âgés de 35 à 37 ans, et un Marocain de 46 ans – avaient déjà été mis en examen et écroués dans cette affaire. Interpellés à Strasbourg pour les quatre premiers et à Marseille pour le cinquième, ils avaient fait allégeance à l’organisation djihadiste Etat islamique et disposaient d’instructions « communiquées par un donneur d’ordre depuis la zone irako-syrienne », selon le procureur de la République François Molins.

« Une attaque de grande envergure » évitée

Parmi eux, un seul, le Marocain arrêté à Marseille, avait été signalé pour radicalisation par les autorités portugaises, pays où il résidait. Les autres, quatre amis originaires de Strasbourg, étaient inconnus des services de renseignement, même si deux d’entre eux sont soupçonnés d’avoir voyagé en Syrie en 2015.

Ces interpellations avaient permis d’éviter « une attaque de grande envergure », avait affirmé le président François Hollande. Selon le procureur Molins, le passage à l’acte du groupe strasbourgeois était prévu le 1er décembre, « sans que l’on puisse déterminer à ce stade la cible précise choisie ».

L’exploitation des téléphones et ordinateurs retrouvés lors des perquisitions a révélé des recherches sur Internet sur une dizaine de sites en région parisienne, tels que le 36, quai des Orfèvres, siège de la police judiciaire (PJ), le marché de Noël des Champs-Elysées, Disneyland Paris, ainsi que plusieurs lieux de culte. En garde à vue, un des suspects avait également évoqué le siège de la PJ parisienne, mais aussi celui de la DGSI, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).