Le 11 janvier 2016, à Challans. | LOIC VENANCE / AFP

Les pays qui ne font pas partie de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se sont engagés, samedi 10 décembre, à Vienne, à réduire leur production de 562 000 barils par jour dans le cadre d’un accord avec les membres du cartel pétrolier sans précédent depuis 2001.

Outre la Russie, onze pays hors Opep étaient représentés ou avaient envoyé leurs engagements à la réunion de Vienne : Azerbaïdjan, Bahreïn, Bolivie, Brunei, Guinée équatoriale, Kazakhstan, Malaisie, Mexique, Oman, Soudan et Soudan du Sud.

La décision, en discussion depuis près d’un an, a été finalisée lors d’une réunion avec les pays membres de l’Opep visant à réduire la production mondiale de pétrole et soutenir les cours, malmenés depuis deux ans. Le ministre iranien du pétrole, Bijan Zanganeh, a précisé à l’agence Reuters que ces réductions de production s’appliqueraient à partir du 1er janvier.

Fin novembre, les pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole s’étaient déjà engagés à diminuer leur production de 1,2 million de bpj (barils par jour) à compter également du 1er janvier.

« Absolument historique »

Le secrétaire général de l’Opep, Mohammed Barkindo, avait déclaré avant même réunion de samedi :

C’est une réunion absolument historique qui va porter l’économie mondiale et aidera certains pays de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) à atteindre leurs objectifs d’inflation.

Les 562 000 bpj consentis par les pays extérieurs à l’Opep représentés à Vienne sont légèrement en deçà de l’objectif de 600 000 bpj. La Russie devrait y contribuer à hauteur de 300.000 bpj au cours du premier semestre de 2017.

Le baril de pétrole, qui avait atteint les 115 dollars à la mi-2014, a plongé depuis lors sous les 50 dollars, parfois même sous les 30 dollars.

Si ce recul des cours a eu pour effet de réduire l’extraction, coûteuse et donc non rentable sous un certain niveau de prix, du pétrole de schiste aux Etats-Unis, il a également frappé au coeur les pays largement dépendant de leurs exportations de pétrole, à commencer par l’Arabie saoudite et la Russie.

Les experts du marché jugent que la Russie, qui n’appartient pas à l’Opep, devrait cette fois tenir son engagement. Il y a quinze ans, après le précédent accord du même type, elle n’avait pas mis en oeuvre ses promesses.