Pixels : faut-il accueillir Edward Snowden en France ?
Durée : 07:13

Les révélations du Monde ont conforté la position de Jean-Luc Mélenchon : s’il est élu président, il accordera la nationalité française au lanceur d’alerte Edward Snowden si ce dernier la demande, a-t-il expliqué lors de l’émission Questions politiques, sur France Inter et France Info, en partenariat avec Le Monde.

Documents Snowden : nos révélations

Le Monde a travaillé directement sur l’intégralité des documents Snowden, confiés par l’ancien agent de la NSA à Glenn Greenwald et Laura Poitras, en collaboration avec le site américain The Intercept, où ils sont stockés sous haute sécurité.

Ces documents montrent :

Cette brève sera actualisée au fur et à mesure de nos révélations.

Outre le lanceur d’alerte, réclamé par la justice américaine qui l’accuse d’espionnage après qu’il a partagé en 2013 des documents secrets avec des journalistes, le candidat à l’élection présidentielle compte également accueillir Julian Assange en France. L’extradition du cofondateur de WikiLeaks est réclamée par la Suède dans le cadre d’accusations de viol dont il fait l’objet. Il a été accueilli au sein de l’ambassade d’Equateur à Londres pour échapper au mandat d’arrêt émis par les autorités de son pays.

« Snowden et Assange ont rendu service à la France, ils ont permis de révéler et de faire la démonstration que les Etats-Unis nous espionnaient, notre président et notre économie », a expliqué Jean-Luc Mélenchon :

« Assange et Snowden auront la nationalité française s’ils la demandent, et je demanderai à la Grande-Bretagne et à la Russie de leur permettre de rejoindre leur nouveau pays, la France, et lorsqu’ils seront là, je les décorerai pour les remercier. »

Pour lui, les cas des deux hommes sont identiques, car « M. Assange s’est toujours défendu de l’accusation [de viol] et a toujours dit qu’il était prêt à répondre devant le procureur suédois si on lui garantissait qu’on ne l’expulse pas aux Etats-Unis ». Si Julian Assange devait être naturalisé français et accueilli par la France, il devra quand même « répondre au procureur suédois », a précisé M. Mélenchon.

Premier youtubeur politique de France

C’est sur YouTube que Jean-Luc Mélenchon a pour la première fois fait part de sa volonté de naturaliser MM. Snowden et Assange. Il est récemment devenu l’homme politique le plus suivi sur YouTube, où il multiplie les vidéos qui ont séduit, à ce jour, plus de 115 000 abonnés.

Le but assumé du candidat à la présidentielle est, d’une part, de contourner les médias traditionnels :

« Le système médiatique n’est pas un miroir de la société, c’est une arène, il faut créer un rapport de forces qui permette d’avoir une discussion sensée. C’est possible ! Ça ne veut rien dire les généralités : il n’y a pas “les” journalistes, il y a “des” journalistes, ce n’est pas “les” émissions, il y a “des” émissions. Mais j’ai aussi besoin d’endroits où je m’exprime à ma manière sur les sujets qui m’intéressent. »

Par ailleurs, les vidéos sur YouTube lui permettent de s’adresser à un public qu’il ne peut pas atteindre par l’intermédiaire des médias traditionnels :

« Vous n’avez qu’à regarder la moyenne d’âge des gens qui regardent le journal télévisé ! Moi, quand j’étais gamin, c’était la messe, tout le monde regardait ça. C’est fini, il y a des gens qui n’allument pas la télé, et qui passent le plus clair de leur temps sur Internet. On va leur reprocher ? Non ! C’est bien d’être là où ça se passe. C’est un moyen d’échanger, et tout ce qui permet d’échanger, ça m’intéresse. »

Souveraineté numérique et neutralité du Net

Jean-Luc Mélenchon a également défendu « la souveraineté numérique de la France » et appelé à l’abandon de l’accord polémique qui permet aux logiciels de Microsoft d’équiper les ordinateurs de l’armée française.

Il a aussi défendu la neutralité du Net, afin que l’accès à la Toile ne soit pas différent « selon qu’on est riche ou pauvre » : « Tout le monde doit pouvoir y accéder la même manière, qu’on soit producteur ou consommateur de contenus. »