Cristiano Ronaldo en 90 secondes
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L’année 2016 aurait pu être parfaite pour Cristiano Ronaldo. Vainqueur de la Ligue des champions et de l’Euro, le Portugais a remporté lundi soir, comme annoncé, son quatrième Ballon d’or après ses sacres en 2008, 2013 et 2014.

Le Madérien, connu pour son ego proéminent, ne devrait pas pouvoir savourer pleinement son sacre. En effet, les récentes révélations des « Football Leaks » ont prouvé une chose : Ronaldo n’est pas plus à l’aise avec l’impôt que son rival argentin, condamné en juillet à 21 mois de prison – qu’il purgera en liberté conditionnelle pour une fraude fiscale estimée à plus de 4 millions d’euros.

Mais là aussi, CR7 s’est montré plus « performant » que tous les autres joueurs en délicatesse avec le fisc : il est accusé, par l’intermédiaire de son agent, la tête pensante Jorge Mendes, d’avoir « dissimulé 150 millions d’euros dans les paradis fiscaux, grâce à des montages offshore passant par la Suisse et les îles Vierges britanniques. »

Ce scandale révélé début décembre n’aura pas eu d’impact sur le résultat, comme les changements dans l’élection induits par la fin du partenariat de six ans avec la FIFA. Exit les trois collèges de votants (journalistes, capitaines et sélectionneurs), un large panel de représentants de la presse élit désormais seul le meilleur joueur du monde. Et en prime, l’annonce du résultat a été avancée d’un mois. Retour sur l’année de celui pour lequel le Ballon d’or n’a jamais aussi bien porté son nom.

  • Des performances individuelles encore exceptionnelles

Seize buts inscrits lors de la Ligue des champions 2016, Ronaldo est le meilleur marqueur de l’histoire de la compétition avec 96 buts, devant Messi et ses 92 buts. Avec 35 buts inscrits en Liga lors de la saison 2015-2016, le Portugais s’est également illustré en championnat malgré la deuxième place de son club derrière le Barça.

Cet été, lors de l’Euro, CR7 est devenu le seul joueur à inscrire au moins un but lors de quatre éditions consécutives. Il a également égalé Michel Platini au rang de meilleur buteur de la compétition, même si le Français avait, lui, réussi l’exploit d’inscrire ses neuf buts en un seul tournoi. Il détient enfin le plus grand nombre de rencontres de championnats d’Europe avec 21 matchs disputés sous le maillot du Portugal.

Le 19 novembre dernier, Ronaldo avait inscrit un triplé impressionnant face à l’Atletico Madrid. Dans le derby de la capitale madrilène, cette performance face au club d’un de ses rivaux au Ballon d’or, le Français Antoine Griezmann, avait marqué les esprits. « Ces trois buts montrent qu’il met tout le monde d’accord. Pour moi, il n’y a pas de débat, le Ballon d’or sera pour lui », s’était empressé de déclarer son entraîneur, Zinédine Zidane, après la rencontre.

  • Un aboutissement collectif avec le Portugal

Ronaldo lors de l’Euro 2016. | John Sibley / REUTERS

Jamais titré avec le Portugal, Ronaldo a largement participé à l’aventure victorieuse de sa sélection en France. Qualifié après trois matchs nuls en poule, dont un 3-3 spectaculaire face à la Hongrie, marqué par un doublé salvateur de l’idole, le Portugal a gagné grâce à un collectif forcené et un état d’esprit irréprochable.

Auteur de trois buts et de trois passes décisives, le capitaine Ronaldo a porté son équipe, même s’il n’a pas survolé la compétition par ses performances sportives. Si sa sortie prématurée sur blessure en finale n’a pas déstabilisé ses coéquipiers, qui sont venus à bout des Bleus sur un but d’Eder, l’engagement de la vedette sur le bord du terrain, après sa sortie, ne trompait guère sur son influence majeure.

Alors que Lionel Messi a été, cette année, une nouvelle fois battu en finale d’un grand tournoi avec l’Argentine (Mondial 2014, Copa America 2007, 2015 et 2016), Ronaldo a eu la joie de brandir le premier trophée international du Portugal. Et il a pleinement réussi à concilier sa soif de buts avec l’esprit d’équipe. Il ne s’y était pas trompé mi-octobre dans un entretien à Marca : « Cela a peut-être été ma meilleure saison au niveau individuel et collectif, une année fantastique. »