La patronne du FMI, Christine Lagarde, au Palais de justice de Paris, le 12 décembre. | MARTIN BUREAU / AFP

« Je n’ai pas l’intention de me taire », a répondu Christine Lagarde quand la présidente de la Cour de justice de la République (CJR), Martine Ract Madoux, lui a rappelé son droit au silence. La justice doit déterminer si, par sa « négligence », l’ancienne ministre a permis un gigantesque détournement d’argent public au profit de Bernard Tapie.

Christine Lagarde est entrée peu avant 14 heures, lundi 12 décembre, dans l’une des plus imposantes salles du Palais de justice de Paris, la même où a eu lieu le procès de Marie-Antoinette. Mme Lagarde a aussitôt été cernée de photographes et de caméras.

La présidente a rappelé à Mme Lagarde, ministre de l’économie de 2007 à 2011, qu’il lui était reproché d’avoir mis en place un « processus décisionnel unilatéral et refermé sur lui-même » autour de l’arbitrage qui a permis à l’homme d’affaires Bernard Tapie de toucher plus de 400 millions d’euros en 2008. 

« Ai-je été abusée ? Avons-nous été plusieurs à être abusés ? Si oui, par qui ? Nous le saurons peut-être un jour, moi je souhaite le savoir. Ai-je été négligente ? Non », s’est défendue pied à pied Mme Lagarde qui ne veut pas payer seule pour l’un des grands scandales financiers ayant eu lieu pendant la présidence de Nicolas Sarkozy.

« Elle sera relaxée »

Ce procès doit durer jusqu’au 20 décembre. Jusqu’à cette date, Christine Lagarde se mettra « en congé » du FMI, a-t-elle indiqué dans un récent entretien à L’Obs. Elle n’a rien dit des conséquences d’une éventuelle condamnation.

« Elle sera relaxée et donc cette question ne se pose pas », a balayé son avocat, Patrick Maisonneuve lundi sur au micro d’Europe 1. Il veut faire reporter le procès. Pour l’avocat, la CJR ne peut dire si « oui ou non » il y a eu « un détournement de fonds publics en quelques jours alors que les juges parisiens sont saisis de cette question et qu’ils n’ont pas tranché depuis plusieurs années ».

En clair, l’avocat estime que Mme Lagarde ne peut être jugée dans de bonnes conditions avant les principaux protagonistes de ce scandale politico-financier, dont Bernard Tapie.

Retour sur l’affaire Tapie en 5 minutes
Durée : 05:27