Najat Vallaud-Belkacem à la sortie de l’Elysée le 7 décembre. | ERIC FEFERBERG / AFP

Ce sera Manuel Valls. La ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a annoncé lundi 12 décembre dans une tribune à L’Obs qu’elle soutiendra l’ancien premier ministre à la primaire à gauche. Elle explique :

« A l’heure du choix, seul l’un d’entre eux me semble en capacité d’incarner le sursaut souhaité par le président de la République. Seul un candidat me semble avoir l’expérience de l’Etat, forgée dans l’épreuve, qui permet de construire et de porter un projet dans lequel nous pourrons nous retrouver lorsqu’il faudra mener ensemble la campagne présidentielle, puis gouverner : Manuel Valls. »

Depuis cet été, les relations entre eux s’étaient pourtant considérablement tendues, notamment autour du débat sur l’interdiction du port du burkini. Najat Vallaud-Belkacem s’était opposée aux arrêtés municipaux allant dans ce sens, quand Manuel Valls les avait soutenus. Des divergences qui sont derrière eux, affirme la ministre :

« Je sais que dans les débats d’hier, Manuel Valls a suscité des désaccords et des débats. Moi, la première, j’ai eu l’occasion de dire mes différends et j’ai pu éprouver, à chaque fois, sa sincérité dans le dialogue et la volonté de respecter la décision collective. La campagne qui s’ouvre permettra de lever les malentendus, de dépasser ces désaccords et de bâtir une offre politique fédératrice à gauche ; je compte bien y contribuer. »

Aller « au-delà de nos différences de sensibilité »

La ministre invite par ailleurs les électeurs de la primaire à gauche à « ne pas se tromper d’enjeu dans les jours et les semaines qui viennent ». « L’enjeu, c’est aujourd’hui de choisir le candidat qui sera notre candidat à l’élection présidentielle, dans un rassemblement qui ira très au-delà de nos différences de sensibilité qui, aujourd’hui, nous maintiennent sans excuse dans la division et l’impuissance, et risquent de nous condamner à une défaite impardonnable », poursuit-elle, concluant :

« Créer les conditions du rassemblement et de la victoire de la gauche contre la droite et l’extrême droite, c’est le seul enjeu de l’élection qui se tiendra les 22 et 29 janvier prochains. »

Peu de ministres ont déjà affiché leur choix pour la primaire, mais pour l’heure, tous ceux qui se sont exprimés ont choisi leur ancien premier ministre, à savoir :

  • Harlem Désir, secrétaire d’Etat aux affaires européennes
  • Jean-Jacques Urvoas, ministre de la justice
  • Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat chargé du développement et de la francophonie
  • Jean-Vincent Placé, secrétaire d’Etat chargé de la réforme de l’Etat et de la simplification
  • Juliette Méadel, secrétaire d’Etat chargée de l’aide aux victimes
  • Laurence Rossignol, ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes
  • Pascale Boistard, secrétaire d’Etat chargée des personnes âgées et de l’autonomie
  • Patrick Kanner, ministre de la ville, de la jeunesse et des sports