« Une semaine et un jour » est le premier long-métrage d’Asaph Polonsky. | Black Sheep Film/Vered Adir

« Un de mes proches amis a perdu son amoureuse, morte très jeune d’un cancer. Quand je suis allé le saluer chez ses parents pendant shiv’ah, les sept jours de deuil de la tradition juive, quelqu’un a demandé s’il restait de l’herbe à usage thérapeutique. Une question qui laisse songeur dans un moment pareil… Je me suis aussi souvenu du discours, très émouvant, qu’avait fait mon père à l’enterrement de sa sœur – chacun réagit différemment face à la mort. Une semaine et un jour est un film sur la vie, et non sur la mort. Raison pour laquelle il se déroule après shiv’ah. Pendant sept jours, tout est en pause. Le huitième, on doit de nouveau se confronter à la réalité, les obligations et la routine reprennent leurs droits. 

« Je pourrais dire que c’est un “stoner movie”, ces films qui mettent en scène des fumeurs de joints. Il pourrait faire penser à “The Big Lebowski” des frères Coen, parmi mes cinéastes fétiches. »

Je me suis concentré sur les deux personnages principaux, qui viennent de perdre leur fils de 25 ans d’un cancer : le père – joué par Shai Avivi, comédien de stand-up – et la mère – incarnée par Evgenia Dodina, comédienne de théâtre. Ce qui est drôle, car rare en Israël, est que ces deux acteurs, extrêmement connus, n’avaient non seulement jamais tourné ensemble, mais ils ne s’étaient jamais rencontrés. Pourtant, quand ils se sont retrouvés pour une lecture, ils formaient exactement le couple que je recherchais. Pour le rôle de Zooler, l’ami du défunt, j’ai vu presque 70 personnes. Quand Tomer Kapon – connu pour ses rôles dans des films d’action (il a joué dans la série Hostages) – s’est mis à jouer de l’air guitar, j’ai su que c’était lui. Non seulement parce qu’il le faisait très bien, mais surtout parce que je voyais que rien ne lui ferait peur. L’histoire n’existe pas sans Zooler, qui « apparaît » quand le père lui demande comment rouler des joints.

La bande-annonce de « Une semaine et un jour »

BANDE ANNONCE UNE SEMAINE ET UN JOUR
Durée : 01:51

Je pourrais dire que c’est un stoner movie, ces films qui mettent en scène des fumeurs de pétards, sous-genre du buddy movie. En cela, il pourrait faire penser à The Big Lebowski des frères Coen, qui font partie de mes cinéastes fétiches.

Mais la minisérie Olive Kitteridge a tout autant infusé l’esprit du film, qui a un ressort dramatique très fort mais dans lequel l’humour, né des situations, s’invite. En fait, c’est un shiv’ah stoner movie !

« Une semaine et un jour », d’Asaph Polonsky, avec Shai Avivi, Evgenia Dodina, Tomer Kapon. 1 h 38. En salles le 14 décembre.