A trois jours de la validation de son dossier, celui qui a déposé le 1er décembre sa candidature à la primaire de la gauche a indiqué dans un communiqué qu’il contestait « formellement devoir la moindre somme au Parti socialiste ». | ROMAIN LAFABREGUE / AFP

Le candidat à la primaire de la gauche Arnaud Montebourg devrait 80 000 euros d’arriérés de cotisations au PS, selon deux articles de presse parus mercredi 14 décembre. Alors député de Saône-et-Loire et président du conseil général du département, M. Montebourg n’aurait reversé que 45 euros par an entre 2007 et 2012, contre les 6 000 euros demandés, d’après le Huffington Post. Soit 30 000 euros environ de manque à gagner pour sa fédération locale.

Sur la même période, M. Montebourg se serait aussi dispensé de régler sa cotisation mensuelle auprès du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, laissant « fin juin 2012 une ardoise de 49 322,40 euros », selon le site L’Opinion, s’appuyant sur le témoignage de Christian Bataille, député PS du Nord et trésorier du groupe. « Je lui réclame encore la somme annuellement », a ajouté auprès de l’Agence France-Presse M. Bataille, soutien affiché de Manuel Valls pour la primaire de la gauche.

Selon son entourage interrogé par l’AFP, M. Montebourg versait 172,45 euros par mois en 2007 à son groupe parlementaire. En 2008, lors de son élection à la tête du conseil général de Saône-et-Loire, « M. Bataille a demandé à réévaluer cette cotisation, de presque 1 000 euros », ce que M. Montebourg a refusé.

« Il a préféré reverser 240 euros par mois à sa Fédération, qui était en difficulté financièrement à l’époque. Il estime être de bonne foi, être en conformité avec les statuts et être victime de malveillances vallsistes », a précisé un proche du candidat.

L’intéressé conteste « formellement »

A trois jours de la validation de son dossier, celui qui a déposé le 1er décembre sa candidature à la primaire de la gauche a indiqué dans un communiqué qu’il contestait « formellement devoir la moindre somme au Parti socialiste ».

« Ce sont des allégations infondées », a renchéri auprès de l’AFP son directeur de campagne, François Kalfon, dénonçant des « attaques en dessous de la ceinture » et rappelant que la « candidature à la primaire de 2011 avait été validée sans qu’aucune somme ne lui soit réclamée ». « Et je vous affirme que sa candidature pour cette primaire sera également validée » samedi par la haute autorité, a poursuivi M. Kalfon.

Vincent Peillon également épinglé

Jérôme Durain, sénateur de Saône-et-Loire et premier secrétaire fédéral du PS dans ce département de 2005 à 2015, a pour sa part affirmé à l’AFP qu’il n’existait « aucune ardoise » au nom d’Arnaud Montebourg. « Il a toujours payé rubis sur l’ongle », a poursuivi ce soutien de M. Montebourg.

Mardi, Vincent Peillon, également candidat à la primaire (22-29 janvier), avait été épinglé par le Canard enchaîné pour avoir aussi omis de payer au PS ses cotisations d’adhérent et d’élu. Son entourage a indiqué mercredi à l’AFP qu’il était désormais à jour, tout en contestant, sans le préciser, le montant de 20 000 euros d’arriérés évoqué dans la presse.

L’entourage de Benoît Hamon a de son côté assuré que le candidat « était à jour de tout ».