Le sénateur Les Républicains de Seine-Saint-Denis Philippe Dallier a prôné mercredi 14 décembre une plus grande rationalisation des coûts lors de la présentation d’un rapport sur l’hébergement d’urgence, un système « au bord de l’asphyxie », avec des crédits chaque année insuffisants face à une demande sans cesse croissante.

Lors d’une conférence de presse, M. Dallier a rappelé que les besoins ne cessaient d’augmenter depuis 2011, sous l’effet de la crise économique et du nombre toujours plus important de demandeurs d’asile.

Selon les chiffres du SAMU social, « en 2015, 70 % des appels au 115 [numéro d’urgence] n’ont pas abouti et sur les 30 % des appels traités, un quart est resté sans solution », a détaillé le sénateur. Si « d’indéniables efforts ont été réalisés », avec 30 000 places créées entre 2012 et 2015, M. Dallier regrette que le recours aux nuitées d’hôtel constitue une grande part de cette hausse, puisqu’elles ont doublé depuis 2012, pour atteindre 41 000 places en juin 2016. Or c’est une solution coûteuse : en moyenne 17 euros par nuit par personne en Ile-de-France (23 euros à Paris) et jusqu’à 40 euros, voire 70 euros pour certaines places obtenues en extrême urgence.

Le plan de résorption des nuitées hôtelières, lancé en février 2015, est un « échec absolu », a assuré M. Dallier.

Développer des solutions de sortie

La saturation des dispositifs d’hébergement s’explique aussi par un taux de rotation trop faible des places existantes et un manque de solution de sorties.

Pour le rapporteur, la solution ne passe pas nécessairement par la création de places mais plutôt par une plus grande rationalisation des coûts, en rééquilibrant la répartition des crédits vers les territoires qui en ont le plus besoin et en adoptant une politique de convergence tarifaire à l’ensemble des structures.

Le rapport recommande aussi de soutenir les opérations de rachats d’hôtels, qui permettent de faire baisser les coûts d’hébergement et de mieux accueillir les personnes hébergées.

Pour améliorer le taux de rotation dans les structures d’hébergement, il suggère aussi de développer des solutions de sortie : par le logement social, mais aussi le parc privé, par l’intermédiation locative. Cette dernière permet aux ménages sans domicile de louer à moindre coût des logements vides du parc privé par l’entremise d’une association qui garantit aux propriétaires le loyer et la remise en état de l’appartement.