« Les institutions ont conclu que les actions du gouvernement grec [ sur les petites retraites et la hausse de la TVA] semblent ne pas être en ligne avec nos accords », écrit dans un communiqué le porte-parole de Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe. | ANGELOS TZORTZINIS / AFP

Le porte-parole du président de l’Eurogroupe a annoncé mercredi 14 décembre la suspension des mesures d’allégement de la dette grecque, après l’annonce par le premier ministre Alexis Tsipras de mesures sociales.

« Les institutions ont conclu que les actions du gouvernement grec [sur les petites retraites et la hausse de la TVA] semblent ne pas être en ligne avec nos accords », écrit dans un communiqué le porte-parole de Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe. Les institutions citées sont le Fonds monétaire international (FMI), la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE), et le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui supervise les prêts de la zone euro à la Grèce.

« Quelques Etats membres le voient aussi de cette façon, et [il n’y a] donc pas d’unanimité désormais pour mettre en place les mesures » d’allégement de la dette pourtant approuvées au début de décembre. « Nous attendons un rapport complet des institutions en janvier », est-il précisé dans le communiqué.

Chiffrage presque impossible

Les ministres des finances de la zone euro avaient accepté, lors de l’Eurogroupe du 5 décembre à Bruxelles, que soient déclenchées les premières mesures d’allégement de l’énorme dette du pays – environ 180 % de son produit intérieur brut (PIB). Même si le chiffrage est presque impossible à effectuer, le fardeau grec s’en trouverait allégé de plusieurs milliards d’euros, alors que le pays est censé rembourser ses prêts jusqu’en 2060.

Trois jours plus tard, M. Tsipras a annoncé le rétablissement d’un treizième versement annuel, supprimé lors de précédentes mesures d’austérité, pour les plus basses pensions de retraite, ainsi qu’un report de la hausse de la TVA sur les îles de l’Est égéen, où s’entassent actuellement plus de 16 000 personnes, « tant que dure la crise des réfugiés ».

Il avait souligné que ces mesures, rendues possibles selon lui par un excédent budgétaire primaire (hors service de la dette) supérieur à l’objectif en 2016, ne violaient pas l’accord conclu depuis juillet 2013 avec l’Union européenne et le FMI en échange d’un troisième plan de prêts au pays.

« Nous allons respecter intégralement notre accord avec les créanciers, mais nous allons aussi défendre de toutes nos forces la cohésion sociale », avait-il affirmé.