Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes. | DR

Le Cercle des économistes, présidé par Jean-Hervé Lorenzi, et Le Monde lancent l’édition 2017 du Prix du meilleur jeune économiste qui récompense les travaux de chercheurs pour leur excellence académique et leur pertinence dans l’actualité.

Le Prix 2017 du meilleur jeune économiste sera attribué en mai 2017, en partenariat avec le Sénat.

Peuvent concourir tous les économistes français de moins de 41 ans au 1er juin 2017, issus du monde universitaire ou des grandes écoles, en France ou à l’étranger, dont les travaux relèvent de l’économie appliquée et qui permettent de promouvoir le débat public.

Au-delà de leur production académique, les candidats doivent mettre en avant leur contribution à la politique économique ou à la prise de décision parmi les acteurs privés ou publics, en débordant éventuellement vers d’autres sciences sociales.

Les candidats doivent adresser au Cercle des économistes (alexandra.letourneur@cercledeseconomistes.fr), avant le lundi 30 janvier 2017, une déclaration de candidature, un CV détaillé, les cinq publications leur paraissant les plus représentatives de leur production scientifique, ainsi qu’une note de synthèse d’une page tout au plus, soulignant l’intérêt et l’originalité de leurs apports.

Depuis qu’il a été créé, le Prix a couronné : Bruno Amable et Agnès Benassy-Quéré (2000), Pierre Cahuc (2001), Philippe Martin et Thomas Piketty (2002), Pierre-Cyrille Hautcœur (2003), David Martimort (2004), Esther Duflo et Elyès Jouini (2005), Thierry Mayer et Etienne Wasmer (2006), David Thesmar (2007), Pierre-Olivier Gourinchas (2008), Yann Algan et Thomas Philippon (2009), Emmanuel Saez (2010), Xavier Gabaix (2011), Hippolyte d’Albis (2012), Emmanuel Farhi (2013), Augustin Landier (2014), Pascaline Dupas (2015) et Camille Landais (2016).

Face à la faillite des experts, « l’ambition du Prix du meilleur jeune économiste, décerné par Le Monde et Le Cercle des économistes, est, depuis sa création en 2000, de contribuer à la légitimité de l’analyse économique », expliquent Jean-Hervé Lorenzi (président du Cercle des économistes) et André Cartapanis (président du jury du Prix du meilleur jeune économiste), qui rappellent qu’il y a huit ans, « la crise a mis les économistes sur la sellette ».

Il leur serait reproché de consacrer « l’essentiel de leurs efforts de modélisation à des mondes imaginaires, plutôt que de se confronter aux problèmes les plus urgents : la montée des inégalités et ses effets sur la croissance, la décélération des gains de productivité, les perdants de la mondialisation, le chômage des jeunes et des non-qualifiés ».

Camille Landais, lauréat du Prix 2016 du meilleur jeune économiste, estime que « les sciences sociales dans leur ensemble ont au contraire réussi à assembler un faisceau important de preuves et à articuler depuis une dizaine d’années un vrai début d’analyse de ces lignes de fracture aujourd’hui exploitées par le populisme ».

Pour Henry Mintzberg, si les « experts » ne proposent pas, ou ne parviennent pas à promouvoir les bonnes solutions, « ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas la capacité de le faire, mais parce qu’ils n’y ont pas intérêt ! Je me dis le champion des pauvres, mais des entreprises me donnent des milliers de dollars pour que je fasse des conférences devant leurs managers » !

De plus, « chaque expert ne connaît que le sujet qu’il traite ». Les solutions s’inventent au niveau des individus, des communautés. « Il faut que les grandes organisations non-gouvernementales qui, chacune dans sa spécialité, agit pour le bien commun, passent au niveau supérieur et proposent ensemble un projet global pour la planète ».

A lire sur le sujet :

Des « experts économistes » à nouveau contestés, par Jean-Hervé Lorenzi (président du Cercle des économistes) et André Cartapanis (président du jury du Prix du meilleur jeune économiste, décerné par Le Cercle des économistes et « Le Monde »). Depuis la crise de 2008, les économistes sont accusés de ne pas s’intéresser aux « vrais problèmes ». Un procès en illégitimité qui doit pousser la profession à s’ouvrir, pour les deux économistes.

« Nous avons des réponses, il faut les promouvoir », par Camille Landais (professeur à la London School of Economics et lauréat du Prix 2016 du meilleur jeune économiste). Pour le lauréat du Prix 2016, face à l’explosion des inégalités et à la montée du populisme, il existe des solutions.

– Entretien avec Henry Mintzberg : « Chaque expert est dans son silo, sans proposer de vision globale », propos recueillis par Antoine Reverchon. Pour le professeur et essayiste canadien, les solutions s’inventent aujourd’hui au niveau des individus et des communautés.