Le logement neuf a tiré le secteur, avec près de 380 000 logements mis en chantier, en 2016. | DAMIEN MEYER / AFP

Pour les entreprises du bâtiment, l’année 2016 a résolument été celle du retournement. L’activité, maussade depuis 2007, s’achèvera sur une hausse de 1,9 % cette année. Un rythme qui devrait s’accélérer en 2017 – à 3,4 % – estiment les entrepreneurs.

Le logement neuf, surtout, a tiré le secteur, avec près de 380 000 logements mis en chantier, soit 7,4 % de plus qu’en 2015. Qu’il s’agisse de ventes par les promoteurs ou de construction de maisons, les taux bancaires exceptionnellement bas et les mesures gouvernementales de soutien (prêt à taux zéro, dispositif Pinel d’avantage fiscal pour l’investissement locatif), y ont bien contribué.

Recul des défaillances d’entreprises

« La bonne surprise vient des bâtiments non résidentiels, commerces, bureaux, entrepôts, dont la production est en hausse de 1,7 %, se réjouit Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment (FFB). Nos clients industriels investissent à nouveau, mais pas les administrations », note-t-il.

Le marché de l’amélioration-entretien, lui, déçoit, avec une croissance de seulement 0,5 %. Les mesures exceptionnelles, comme le crédit d’impôt transition énergétique, ont bien fonctionné mais sans entraîner d’autres types de travaux. « Après une hémorragie de 150 000 emplois [dans le bâtiment] depuis 2008, le secteur n’en perd plus, explique M. Chanut. Cela laisse espérer la création, dès 2017, de 6 000 à 7 000 postes, plus 4 000 intérimaires. Avec 1,116 million de salariés, nos entreprises restent en sureffectifs car les employeurs n’ont, volontairement, supprimé que 10 % des postes quand leur chiffre d’affaires reculait, lui, de 20 %. »

Autre indicateur encourageant, le nombre de défaillances d’entreprises recule de 56 % pour celles de plus de 50 salariés, de 26 % pour celles de 20 à 49 salariés et de 7,3 % pour les plus petites. Les créations d’entreprises repartent même à la hausse.

« L’inconnue des élections présidentielle et législatives »

La croissance attendue en 2017 devrait être portée par les mises en chantiers qui pourraient, selon les prévisions, dépasser les 400 000 unités, grâce, en particulier, aux logements sociaux et aux maisons individuelles.

La vitalité des transactions de logements anciens depuis 2015 devrait enfin stimuler les travaux de rénovation, qui surviennent après, en moyenne, trois ventes sur cinq. « Reste l’inconnue des élections présidentielle et législatives qui pourraient amener à la remise en cause des dispositifs d’aide au logement. D’ailleurs, le projet de loi de finances pour 2017, encore en discussion à l’Assemblée nationale, prévoit la suppression des exonérations de taxe foncière accordées aux logements sociaux », s’inquiète M. Chanut. L’autre menace est, bien sûr, une remontée significative des taux d’intérêts des crédits, mais elle se profilerait plutôt en 2018 qu’en 2017.