Etudiants école d ingénieurs. | Southern Arkansas University

Bon nombre d’ingénieurs français n’auraient pas le niveau requis en anglais, alors que c’est rarement le cas pour les cadres dirigeants et les responsables du marketing : c’est ce que souligne une étude publiée mardi 13 décembre par Cambridge English, département de la célèbre université anglaise spécialisé dans l’évaluation et la certification des niveaux d’anglais. Elle s’appuie sur une vaste et inédite étude du think tank britannique Quacquarelli Symonds auprès de recruteurs, réalisée en même temps que son classement mondial des universités selon l’employabilité des étudiants.

5 373 responsables des ressources humaines d’entreprises tournées vers l’international ont été interrogés, dans 38 pays. Alors qu’au niveau mondial le décalage est en moyenne de 40 % entre le niveau d’anglais requis et les compétences réelles des salariés, il est moins marqué en France, avec néanmoins de gros écarts selon les fonctions. Ainsi, au sein des services clients et commerciaux, du marketing et des équipes dirigeantes, la part des salariés au niveau est comprise entre 79 et 95 %. En revanche, concernant les ingénieurs, « seuls 58,5 % ont le niveau requis », indique Cambridge English, et le résultat est à peine meilleur concernant les ressources humaines (59 %) et les services de comptabilité-gestion (65 % des salariés au niveau).

Or, « l’étude met en évidence un réel décalage entre l’exigence du niveau d’anglais requis par les employeurs et leur engagement dans la formation de leurs salariés ». En clair, c’est à l’entrée de l’entreprise que se fera la sélection par les compétences en anglais, « d’où l’importance de l’enseignement de cette langue dans les études supérieures », selon Cambridge English, qui l’estime « insuffisant en écoles d’ingénieurs ».

Autres enseignements de l’étude : les recruteurs français estiment à 60 % que la compétence la plus importante en anglais est la compréhension écrite, devant la maîtrise orale (37 %), mais 50 % d’entre eux testent les candidats à l’embauche via des entretiens en anglais. Enfin, ils indiquent récompenser les salariés les plus anglophones par une progression plus rapide dans la hiérarchie plutôt que par de meilleurs salaires.