L’université Montpellier-3. | Camille Stromboni (CC by 2.0)

Un euro dépensé sur un campus « génère 2,90 euros » en termes de PIB, et un emploi direct en occasionne 1,6 par ailleurs. A l’heure des réformes territoriales et des débats autour du coût des établissements d’enseignement supérieur, l’étude Campus Footprint publiée lundi 12 décembre par le réseau Campus Responsable veut montrer que les campus sont des leviers importants de développement socio-économique.

Réalisée en partenariat avec la Caisse des dépôts, la Conférence des présidents d’universités (CPU), la Conférence des grandes écoles (CGE) et l’Association des villes universitaires de France (AVUF), cette étude exploratoire a calculé l’impact des établissements d’enseignements supérieurs : à la fois les retombées économiques pour sa chaîne de fournisseurs, l’impact sur la consommation des ménages (grâce aux salaires versés par l’université et ses fournisseurs) et sur les dépenses publiques (grâce aux taxes versées par l’établissement, ses fournisseurs et les salariés). Ces données ont été recueillies sur sept campus pilotes, situés en Ile-de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes : l’université de Cergy-Pontoise, l’université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand), l’ESSEC (Cergy), SUPMECA (Saint-Ouen), ECAM-EPMI (Cergy), l’ENSCCF et l’IFMA (toutes deux à Clermont-Ferrand).

Création d’emplois et dépenses locales

Au total, ces sept campus pilotes soutiennent plus de 9 400 emplois dans leur région et en France, estime l’étude. Soit 4 500 emplois directs, et 4 900 emplois « indirects et induits par effet de ricochet » via les achats réalisés localement ou nationalement pour faire fonctionner ces établissements, les salaires versés et les dépenses fiscales. Soixante-deux pour cent de ces emplois sont des CDI.

Concernant la contribution des établissements au produit intérieur brut (PIB), il a été calculé qu’un euro dépensé par ces établissements génère 2,90 euros de production totale. Soit 966 millions d’euros au total dont 335 millions d’euros de production directe, 397 millions d’euros de production induite par la consommation des ménages, et 123 millions par les dépenses de l’administration publique. En moyenne, 68 % des achats des établissements sont réalisés dans leur région. Dans sa conclusion, l’étude note que la « relocalisation des achats » des campus peut constituer un levier important pour les rendre « encore plus responsables et contributifs ».

Autre piste évoquée : étudier l’impact dit « catalyseur » des campus, c’est-à-dire les effets des dépenses des étudiants et des dépenses de recherche, ainsi que l’impact de la présence d’un campus en termes d’attractivité et de dynamisme économique.