La patronne du FMI, Christine Lagarde, au Palais de justice de Paris, le 12 décembre. En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/12/12/dossier-tapie-credit-lyonnais-christine-lagarde-se-defend-d-avoir-ete-negligente_5047783_1653578.html#ApvXDkAmVfyzydPX.99 | © Philippe Wojazer / Reuters / REUTERS

La patronne du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, saura lundi 19 décembre à 15 heures si la Cour de justice de la République la déclare ou non coupable de négligence ayant mené au détournement par un tiers de fonds publics.

Prenant pour la dernière fois la parole, l’ancienne ministre de l’économie, émue, a contesté cette accusation. Se reposant par instants sur une déclaration écrite, elle a assuré qu’en 2007 et 2008 elle n’avait « jamais » eu d’avertissement « d’aucune sorte » sur de possibles malversations, et ajouté : « Le risque de la fraude m’a totalement échappé. »

« D’alertes ou de mises en garde, jamais, d’aucune sorte, d’aucune part, alors j’ai décidé et j’assume les décisions », a-t-elle conclu, disant espérer que si ses collaborateurs, avaient, eux, perçu la fraude, ils l’auraient prévenue.

« Cinq années d’épreuve »

« Ces cinq jours d’audience mettent fin à cinq années d’épreuve pour mon compagnon, mes fils, mes frères qui sont là dans la salle. »

« Dans ce dossier, comme dans tous les autres dossiers, j’ai agi en confiance et en conscience avec pour seul objectif la défense de l’intérêt général », a-t-elle affirmé. Elle risque jusqu’à un an de prison et 15 000 euros d’amende. Le parquet a requis sa relaxe.

En 2008, un arbitrage à 403 millions d’euros en faveur de Bernard Tapie a soldé un litige vieux de quinze ans qui l’opposait au Crédit lyonnais sur la revente d’Adidas. Alors ministre, Christine Lagarde avait autorisé l’entrée en arbitrage, et validé la sentence. Désormais entaché de fraude, l’arbitrage a été annulé au civil, et fait l’objet d’une enquête au pénal pour escroquerie en bande organisée et détournement de fonds publics.

La directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, a déclaré vendredi ne jamais avoir suspecté le moindre risque de fraude dans l’arbitrage Tapie, et étouffé un sanglot à l’évocation de « cinq années d’épreuve ».

Tapie-Crédit Lyonnais : que retenir de l'affaire ?
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