La SNCf a fait savoir que les règles de maintenance ne seraient pas modifiées. | RAYMOND ROIG / AFP

Trois incidents ont provoqué la pagaille sur le RER B et sur les grandes lignes partant de la gare du Nord à Paris, les 6 et 7 décembre. La cause en était la rupture de caténaires et d’un pantographe qui serait, « selon toute vraisemblance, indépendant[e] de la politique de maintenance », a établi un rapport de la SNCF, mené avec des experts indépendants.

« Les résultats de cette enquête démontrent que ces incidents sont indépendants » les uns des autres, a pour sa part souligné dans un communiqué le secrétariat d’Etat aux transports. Il ne s’agit pas non plus de « sujets d’obsolescence ou de matériel qui serait hors d’âge », a précisé Didier Bense, directeur général de SNCF Réseau Ile-de-France : « On est dans un cas particulier, où les choses sont correctement faites et où on a malgré tout une avalanche d’incidents. »

Et d’ajouter : « On a affaire à trois incidents indépendants, ce qui relève d’une loi des séries assez incroyable. De mémoire de cheminot, c’est quasiment du jamais-vu. » Les règles de maintenance ne seront donc pas modifiées, mais la SNCF a contrôlé les caténaires de la zone, et il n’a « pas [été] retrouvé de défaut équivalent », note le rapport.

« On aura du mal à conclure »

En moins de quarante-huit heures, trois incidents avaient touché des caténaires – les câbles situés au-dessus des voies qui alimentent le train en électricité – en gare du Nord, et le pantographe d’un train – dispositif qui se dresse sur la locomotive et la relie à la caténaire. Ce pantographe abîmé avait par ailleurs fini par détériorer une caténaire en gare d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Lorsqu’une caténaire détériorée disjoncte, elle coupe le courant de l’ensemble des voies dans sa zone, et perturbe tous les trains, qu’il s’agisse de RER, de TER, d’Intercités ou de TGV. Dans le cas d’un tel incident en gare du Nord, l’électricité avait été coupée jusqu’à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

Comme expliquer un tel incident ? Didier Bense a dit que la SNCF avait « maintenant une compréhension quasiment totale, sauf sur le troisième incident, des causes origines ». Sur ce dernier cas, « on a probablement un sujet électrique (…), mais comme on n’a pas retrouvé les éléments, on aura du mal à conclure ».

« Améliorer la surveillance »

La deuxième rupture de caténaire, qui avait conduit à la paralysie du trafic pendant plusieurs heures, est due à l’absence d’une goupille, une petite attache sur une des pinces qui tient les fils : « On présume que cette goupille était manquante et que dans la durée la pince a fini par lâcher », avance Didier Bense.

Quant au pantographe du train, il avait fait l’objet d’une visite mensuelle à la mi-novembre, « c’est comme une voiture, on ne la conduit pas tous les jours au garage », a-t-il encore expliqué.

De nouveaux outils testés par la SNCF doivent permettre « d’améliorer la surveillance » des caténaires et des pantographes, et une réflexion est en cours pour diminuer la taille des zones privées de tension en cas d’incident dans toutes les gares parisiennes.