Une femme a été mise en examen le 16 décembre par un juge antiterroriste et écrouée dans l’enquête sur le commando de femmes jihadistes arrêtées après la découverte de bonbonnes de gaz dans une voiture à Paris en septembre.

Selon une source judiciaire, cette femme de 23 ans, arrêtée mardi à Mantes-la-Jolie (Yvelines), a été mise en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, a indiqué cette source. Comme l’a révélé LCI, elle a été de nombreuses fois en contact, notamment au téléphone, avec la principale suspecte Inès Madani, entre le moment où les bonbonnes ont été découvertes le 4 septembre au cœur du Paris touristique et les arrestations quatre jours plus tard, a expliqué cette source.

Inès Madani, 19 ans, avait été arrêtée à Boussy-Saint-Antoine (Essonne) avec deux autres femmes, Amel Sakaou, 39 ans, et Sarah Hervouët, 23 ans. Sarah Hervouët, consciente d’être repérée, avait attaqué l’un des policiers dans son véhicule en lui assénant un coup de couteau, le blessant à une épaule. Inès Madani s’était alors lancée sur un autre fonctionnaire, couteau à la main, avant d’être blessée par le policier.

Quatre jours plus tôt, une Peugeot 607 avait été découverte dans le Quartier latin, non loin de la cathédrale Notre-Dame, avec dans son coffre cinq bonbonnes de gaz, trois bouteilles avec des traces de gasoil, une couverture avec des résidus d’hydrocarbure et une cigarette à peine consumée, mais aucun dispositif de mise à feu.

Des contacts avec Rachid Kassim sur Télégram

La femme arrêtée mardi, de nationalités française et algérienne, apparaît aussi dans les abonnés de la chaîne Télégram du jihadiste français Rachid Kassim, qui a téléguidé plusieurs attentats ou tentatives ces derniers mois depuis la zone irako-syrienne, via ce service de messagerie cryptée.

Parmi ces émules figurait aussi Inès Madani, qui a été mise en examen comme ses deux complices présumées pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et placée en détention provisoire. Pour les enquêteurs, Amel Sakaou, Sarah Hervouët et Inès Madani, après l’échec de l’attaque à la voiture piégée, comptaient repasser à l’action.

Elles avaient évoqué des gares de l’Essonne et de Paris, ainsi que des policiers comme cibles potentielles et envisageaient de se procurer des ceintures explosives ou de lancer des voitures contre des bâtiments, selon des sources proches de l’enquête. Une autre femme, Ornella Gilligmann, 29 ans, dont l’empreinte avait été retrouvée sur la voiture remplie de bonbonnes de gaz, avait également été mise en examen et écrouée.