Pape Diouf dit ne pas comprendre cette décision, qu’il juge « injuste ». | ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

Pape Diouf, qui a dirigé l’Olympique de Marseille (OM) entre 2005 et 2009, a été mis en examen vendredi pour abus de biens sociaux dans le vaste de dossier de la gestion du club de football, lié en particulier à des transferts présumés frauduleux, a-t-il annoncé samedi 17 décembre.

Plusieurs choses sont reprochées à Pape Diouf par le juge d’instruction Guillaume Cotelle, mais rien qui concerne les transferts douteux proprement dits, selon lui :

« On me reproche tout d’abord de ne pas avoir enlevé les abonnements aux associations de supporteurs. Ça fait plus de vingt ans que ça existe. Beaucoup de dirigeants sont passés au club, certains étaient magistrats et jamais ce problème n’a été soulevé, sinon philosophiquement. »

La justice s’intéresse en effet à la gestion des abonnements que le club a récupérée seulement cette saison. Auparavant, et depuis 1987, la commercialisation et la distribution étaient détenues par les clubs de supporteurs, qui les achetaient au club, en y ajoutant une somme servant de cotisation aux associations.

Pape Diouf estime d’ailleurs que cette reprise des abonnements « est une mauvaise chose, parce qu’on ne peut pas augmenter les prix indéfiniment », que la gestion par les associations participe à l’ambiance dans le stade, qu’elle permet aux supporteurs de l’OM « qui sont ceux qui voyagent le plus massivement » de faire les déplacements et que ça « désengorge administrativement le club ».

« Aide indirecte ou implicite à la pénétration du banditisme »

« La deuxième chose qu’on me reproche, c’est d’avoir aidé indirectement ou implicitement à la pénétration du banditisme au club », poursuit-il. La justice met en cause le contrat accordé au joueur Thomas Deruda en 2005, fils de Richard Deruda, lié au grand banditisme marseillais, ce qui aurait permis au banditisme de s’installer dans le club. « Son fils était au club avant, je suis arrivé après », assure-t-il. « On a subi des pressions du père, mais on a toujours subi des pressions des parents ! [Samir] Nasri, c’était pareil », affirme-t-il.

Pape Diouf dit ne pas comprendre cette décision qu’il juge « injuste » et veut, « coûte que coûte », éviter « l’amalgame » avec les transferts présumés frauduleux de l’OM, au centre du dossier, qui auraient donné lieu à des commissions indues. « Qu’il y ait des gens autour de l’OM qui aient mal agi, c’est certain, mais qu’on ne me compare pas avec cette faune-là ! », lance Pape Diouf, qui assure qu’« aucune malversation » ne peut lui être reprochée durant ses années de présidence.

L’enquête du juge d’instruction porte notamment sur 18 opérations de transfert ou de prolongation de contrats de joueurs passés par l’OM et a déjà donné lieu à la mise en examen de l’ex-président Jean-Claude Dassier (2009-2011) et de l’ancien directeur général Antoine Veyrat (2008-2011) ou encore de l’ancien directeur sportif José Anigo.