L’arbitre avertit Edinson Cavani lors du match du PSG face à Guingamp, le 17 décembre 2016. | FRED TANNEAU / AFP

Jamais le PSG version qatarie (depuis 2011) ne s’était incliné quatre fois pendant la première partie de championnat, sachant qu’il reste un match face à Lorient mercredi, le dernier de l’année civile.

Mais si la crise couve, c’est surtout parce que le quadruple champion de France en titre, qui n’a encore jamais été leader cette saison, risque désormais d’être décroché par Nice et Monaco, postés devant le PSG à respectivement quatre et trois points avant de recevoir Dijon et Lyon dimanche.

« On a perdu un peu de confiance, c’est vrai », a reconnu le capitaine Thiago Silva à l’issue du match perdu 2-1 samedi soir face à Guingamp. « Quand on regarde nos matches, on le voit un peu. Mais on doit rester positif, toujours. Nous sommes une bonne équipe, on a un bon groupe. Ensemble, ce sera plus facile de s’en sortir. »

« On commence un match comme si on avait gagné, c’est un problème de tête, pas de coach », a assuré de son côté Marco Verratti, le seul Parisien ayant surnagé dans le jeu samedi.

Emery sur le grill

N’empêche: l’entraîneur Unai Emery, qui a remplacé Laurent Blanc cet été, est forcément sur le grill, car les Parisiens sont à mille lieues de la supériorité affichée ces dernières saisons, au point d’apparaître fébriles dès qu’ils sont bousculés, comme par les Guingampais.

Le technicien espagnol a reconnu les failles mentales de ses troupes: « On n’a pas marqué, l’équipe avait besoin de rester calme et de continuer avec constance et avec confiance. Et après notre occasion, l’adversaire a marqué un but et c’était tout le contraire, pour l’adversaire la confiance et pour nous plus (aucune) confiance ».

Cet effondrement mental a scandé un mois de décembre couleur fiasco, ressuscitant la fameuse et récurrente crise de novembre d’antan: Paris a lourdement chuté à Montpellier (3-0) avant d’être mené et malmené par le modeste Ludogorets Razgrad en Ligue des champions (2-2) puis Nice en L1 (2-2). La victoire contre une faible équipe de Lille, mercredi en Coupe de la Ligue (3-1), apparaît dès lors comme une parenthèse enchantée...

Les individualités sont en souffrance: dans le secteur offensif, seul Edinson Cavani offre des garanties, avec déjà 17 buts en championnat et un engagement jamais démenti, malgré des spectaculaires occasions ratées qui sont aussi sa marque.

Le principal échec de cette demi-saison se concentre sur Angel Di Maria, qui perd plus de ballons qu’il n’en bonifie, malgré la confiance inébranlable que lui témoigne Emery, qui le conserve mordicus dans son onze-type.

Individualités en souffrance

Lucas peine à franchir un cap pour devenir un repère de l’attaque, Jean-Kevin Augustin pèse trop peu, Javier Pastore fréquente plus l’infirmerie que le terrain et les recrues Hatem Ben Arfa et Jesé n’ont apporté aucune plus-value, entre blessures récurrentes, temps de jeu très limité et apparitions quelconques.

La défense est poreuse, du gardien Alphonse Areola, qui peine à se montrer décisif, à la charnière Thiago Silva-Marquinhos, moins souveraine qu’à l’accoutumée, jusqu’à un Layvin Kurzawa catastrophique samedi.

Le choix d’Emery de titulariser Blaise Matuidi en ailier gauche interroge aussi, puisqu’il désarticule ainsi le milieu à trois, formé avec Motta et Verratti, qui représentait la base de la supériorité parisienne ces dernières saisons. Un Motta lui-même souvent dépassé.

La trêve pourrait permettre au PSG de se renforcer: « Nous sommes en train de faire quelque chose » a confié récemment Patrick Kluivert, le directeur du football au PSG. Parmi les pistes évoquées dans les médias revient le nom de l’Allemand Julian Draxler (Wolfsburg).

Mais une confiance érodée chez les joueurs, c’est du ressort de l’entraîneur. C’est dire si Emery sera sous pression mercredi face à Lorient au Parc des Princes...