Jean-Claude Mailly à la Fête de l’humanité, en septembre 2016. | THOMAS SAMSON / AFP

La France « comme les autres pays européens est arrivée aux limites du néolibéralisme » et le « choc libéral » proposé par François Fillon ne ferait « qu’affaiblir notre économie », estime le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly dans un entretien au Journal du Dimanche.

Selon le responsable syndical, il est « totalement irréaliste » de vouloir supprimer 500 000 postes de fonctionnaires. La conséquence serait « une désertification des services publics avec de graves risques sociaux et démocratiques ». « Ou peut-être que l’objectif non avoué est de privatiser les services publics », s’interroge M. Mailly.

Pour lui, donner aux entreprises la possibilité de porter la durée hebdomadaire du travail à 48 heures est « une mauvaise piste » car « en renvoyant à l’entreprise la maîtrise du choix sur le temps de travail, on accélère l’inversion de la hiérarchie des normes, ce qui n’a jamais amené d’évolution positive pour les salariés ».

Passage en force

De même, réformer l’assurance-chômage « est une erreur » car « ce n’est pas en baissant l’allocation qu’on aidera les gens à retrouver des emploi. L’expérience le prouve ».

A propos de la suppression du monopole syndical au premier tour des élections professionnelles, également proposée par François Fillon, le secrétaire général de FO dénonce « évidemment un danger » car « si on ouvre le premier tour des élections à tout un chacun, on va trouver n’importe quoi: des syndicats jaunes créés par les patrons, des syndicats confessionnels, politiques ou régionalistes... c’est la boîte de Pandore ».

Jean-Claude Mailly rappelle que « FO, comme à son habitude, ne donnera pas de consigne de vote » mais prévoit que « si le programme (de François Fillon) reste le même et qu’il y a passage en force, il y aura automatiquement un effet boomerang ».