Des venezueliens tentent d’échanger leurs devises, dont le retrait a été décidé. | GEORGE CASTELLANOS / AFP

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a décidé samedi de prolonger jusqu’au 2 janvier la validité des billets de 100 bolivars, dont le retrait brutal avait provoqué plusieurs manifestations de colère et tentatives de pillage dans le pays en profonde crise économique.

Le président socialiste avait annoncé il y a une semaine par surprise le retrait sous trois jours des coupures de 100 bolivars (0,15 dollar), utilisées dans les trois quarts des transactions en liquide, et donné alors jusqu’au 20 décembre aux habitants pour rendre leurs vieux billets.

Depuis lundi dernier, la plupart des commerces les refusaient.

Une mesure spectaculaire visant à contrer les « mafias internationales » pilotées selon M. Maduro par les Etats-Unis pour asphyxier l’économie vénézuélienne en accaparant ces billets. Pour parer à cela, Nicolas Maduro a ordonné la fermeture temporaire de la frontière avec la Colombie et le Brésil. « J’ai décidé de prolonger la circulation du billet de 100 jusqu’au 2 janvier », a-t-il finalement annoncé samedi lors d’une réunion gouvernementale, retransmise par la télévision officielle.

La monnaie se fait attendre

Le gouvernement espérait qu’à partir de jeudi des pièces de monnaie se déclinant en 50 et 100 bolivars et des billets de 500 bolivars pourraient être mis en circulation, puis ceux de 1 000 à 20 000 bolivars. Or leur arrivée se faisait toujours attendre samedi, nourrissant la colère de milliers de Vénézuéliens qui ont protesté dans plusieurs villes du pays contre le manque de liquidités. Le chef de l’Etat a imputé ce retard à un sabotage international « de l’empire ».

Le gouvernement va « annoncer fin décembre combien de billets nous avons », pour « briser le blocus qu’ils veulent nous imposer, la persécution, le sabotage », a-t-il affirmé.

De lundi à jeudi, les Vénézuéliens pouvaient remettre leurs vieilles coupures dans toutes les banques du pays mais à partir de vendredi ils ne pouvaient plus le faire que dans les deux succursales de la banque centrale, à Caracas et à Maracaibo.

Après avoir rendu leurs billets inutilisables, ils repartaient frustrés car les mains vides, en l’absence des nouveaux billets et des nouvelles pièces.

Le billet de 100 bolivars permet à peine de s’acheter un bonbon. Il en faut 500 pour avoir un hamburger.