Cinq rebelles, un casque bleu sud-africain et un policier congolais ont été tués lundi 19 décembre au matin dans des combats à Butembo, à la suite de l’attaque d’une milice contre cette ville de l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de sources concordantes.

L’attaque a notamment visé la prison de cette ville située dans la partie septentrionale de la province troublée du Nord-Kivu. Le bilan des morts a été confirmé par le porte-parole de la Mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco), les autorités locales, et une source policière.

Elle est survenue à la veille de la fin officielle du deuxième mandat du président Joseph Kabila. Au pouvoir depuis 2001, celui-ci entend se maintenir au pouvoir jusqu’à l’élection d’un successeur, contre l’avis d’une coalition d’opposition qui réclame sa démission et l’instauration d’un régime politique de transition.

Intervention des casques bleus

« Aux environ de 6h00 (4h00 GMT), les assaillants, présumés maï-maï, ont lancé une attaque contre la prison, et différents endroits » de Butembo a déclaré à l’AFP le colonel Félix-Prosper Basse, porte-parole de la Monusco.

« Les casques bleus et FARDC [l’armée congolaise] ont repoussé l’attaque, tuant cinq parmi les assaillants [mais] un policier congolais et un casque bleu du contingent sud-africain ont péri », a-t-il ajouté.

Le casque bleu a « succombé à ses blessures lors de l’évacuation », a précisé le colonel Basse, indiquant que deux autres soldats sud-africains avaient été blessés.

« La Monusco condamne cette attaque (…) qui n’entame en rien sa volonté avec les FARDC de traquer tous les groupes armés » qui écument l’est congolais depuis plus de vingt ans, a-t-il encore affirmé.

Ville de 1,1 million d’habitants, Butembo a vu apparaître récemment des milices maï-maï aux motivations confuses. Selon des habitants, certains combattants de ces groupes armés ont affirmé vouloir chasser du pouvoir le président Kabila.

La RDC a été ravagée par deux guerres entre 1996 et 2003, dont le déclenchement a eu lieu dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, qui restent aujourd’hui déchirées par la violence des conflits armés et des milices.