L’Union européenne (UE) a prolongé, lundi 19 décembre, à l’unanimité de ses 28 pays membres, pour une nouvelle période de six mois, jusqu’au 31 juillet 2017, ses sanctions économiques prises en 2014 contre la Russie à la suite du conflit ukrainien.

Ces mesures frappent notamment une dizaine d’entreprises russes des secteurs de l’énergie, de la défense et de la finance, interdites d’accès aux marchés de l’UE. Est aussi inclus un embargo sur les armes achetées ou vendues en Russie. Régulièrement reconduites depuis deux ans et demi, ces sanctions arrivaient à échéance le 31 janvier prochain.

Elles avaient été « initialement introduites le 31 juillet 2014 pour une durée d’un an, en réaction aux actions de la Russie déstabilisant la situation en Ukraine », rappelle dans un communiqué le Conseil de l’UE, qui représente les 28 pays membres au niveau des ministres.

Des accords toujours pas respectés

Ces sanctions avaient été décidées après la destruction de l’avion du vol MH17 de la Malaysia Airlines au-dessus de l’est de l’Ukraine (298 morts, en majorité des Néerlandais), où s’affrontent forces loyalistes et séparatistes prorusses.

Les 28 chefs d’Etat ou de gouvernement avaient approuvé cette reconduction pour six mois pendant le Conseil européen du 15 décembre « après avoir évalué la mise en œuvre des accords de Minsk », souligne le communiqué.

Ces accords, censés mettre fin au conflit dans l’est de l’Ukraine, ne sont toujours pas respectés. Moscou et Kiev s’en rejettent la responsabilité, mais les Occidentaux mettent régulièrement en exergue la responsabilité « particulière » de la Russie de Vladimir Poutine.

Le 19 mars 2015, est-il encore rappelé, le Conseil européen avait « décidé de lier la durée de ces sanctions à la mise en œuvre intégrale des accords de Minsk, qui devait être effective au 31 décembre 2015 au plus tard ». Cet objectif n’ayant pas été rempli, l’UE avait été amenée à prolonger les sanctions.

Sur le terrain, cinq soldats ukrainiens ont été tués dans des combats avec les séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine dimanche, l’une des journées les plus meurtrières depuis l’été dernier, selon un porte-parole militaire ukrainien.

D’autres sanctions de l’UE dites « individuelles » – gels d’avoirs, interdictions de séjour dans l’Union – sont actuellement en vigueur jusqu’au 15 mars 2017, ciblant 152 personnes et 37 entités (entreprises ou organisations) accusées d’activités anti-ukrainiennes dans l’est de l’Ukraine.

Une série de mesures restrictives est aussi spécifiquement liée à la Crimée dont l’annexion en mars 2014 par la Russie a été jugée illégale par l’UE. Elles visent, entre autres, des élus et des entrepreneurs ayant des activités dans la péninsule ukrainienne et sont en vigueur jusqu’au 23 juin 2017.