« Ils ont l’impression que tout s’écroule, que la porte du Royaume-Uni se referme », a indiqué le sous-préfet et secrétaire général de la préfecture du Tarn-et-Garonne, Jean-Michel Delvert, lundi 19 décembre, au sujet de 19 migrants mineurs que Londres refuse d’accepter sur son territoire et qui ont entamé une grève de la faim.

Agés de 13 à 17 ans, ces jeunes hommes sont hébergés dans le centre d’accueil et d’orientation pour mineurs de Réalville (Tarn-et-Garonne). « Nous avons dû informer jeudi les 19 jeunes de la décision prise par les autorités britanniques (…). Nous avons essayé de gérer au mieux leurs réactions de dépit », a rapporté M. Delvert, ajoutant :

« Ils ont très mal pris la décision britannique. Ils sont désespérés par une décision qu’ils n’acceptent pas. Et 19 jeunes ont engagé une grève de la faim, avec un petit noyau dur qui ne s’alimente pas depuis jeudi soir ou vendredi matin. »

Selon lui, deux jeunes ont été transportés aux urgences vendredi soir, à la suite de cette grève de la faim, pour des examens, puis ils sont revenus au centre samedi matin. Et dimanche soir, il y a eu une « altercation entre deux jeunes », avec un blessé qui a été transporté aux urgences pour des examens.

« On renforce l’accompagnement, on leur dit que la porte n’est pas fermée car dix d’entre eux sont déjà partis au Royaume-Uni, on continue à travailler sur leur dossier, notamment sur leurs liens familiaux au Royaume-Uni. »

Cinq cents ont pu gagner la Grande-Bretagne

Ces jeunes migrants afghans sont arrivés au centre de Réalville le 2 novembre à la suite du démantèlement de la « jungle » de Calais. Des migrants adultes sont également accueillis dans un centre d’accueil et d’orientation (CAO) à Bruniquel, un village voisin. Aucun incident n’avait jusqu’alors été signalé.

Au total, sur les 1 900 mineurs pris en charge après le démantèlement, seuls 500 ont pu gagner la Grande-Bretagne mi-décembre. Et des inquiétudes sont apparues ces derniers jours, après des articles dans la presse britannique notamment s’alarmant d’une possible fermeture des portes du Royaume-Uni.

Le défenseur des droits, Jacques Toubon, s’était « inquiété » le 13 décembre de « l’éventuel échec » de la négociation avec Londres, qui « laisserait sans solution un grand nombre de mineurs évacués de Calais et du campement parisien de Stalingrad ».

Dans la « jungle de Calais », des mineurs sans solution d'avenir
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