Les chauffeurs de VTC bloquaient l’accès à l’aéroport Charles-de-Gaulle le 16 décembre 2016. | GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Le secrétaire d’Etat chargé des transports, Alain Vidalies, veut tenter de trouver une sortie de crise à un conflit qui connaît depuis jeudi un regain de tensions. Il réunit lundi 19 décembre à 10 heures à Paris l’ensemble des plates-formes de véhicules de transport avec chauffeur (VTC) et les représentants des chauffeurs.

La mobilisation des VTC est restée limitée dimanche, mais les représentants syndicaux ont prévenu qu’ils pourraient relancer le mouvement s’ils n’obtenaient pas satisfaction lors de cette rencontre. Uber participera à la réunion, a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) un porte-parole de l’entreprise. « Ça va permettre de clarifier les positions. Car à présent on ne sait pas vraiment ce que veulent les manifestants », dont certains « ont réclamé apparemment la fermeture pure et simple des plates-formes », a-t-il dit.

« Tout doit être fait pour créer les conditions d’une discussion entre l’ensemble des acteurs », a estimé M. Vidalies dans un communiqué. La réunion doit permettre « de définir ensemble les modalités d’une sortie de crise ».

Six chauffeurs en garde à vue

Dénonçant « des dérives », l’Union nationale des syndicats autonome (UNSA) et le Syndicat des chauffeurs privés-VTC s’élève notamment contre des « commissions excessives, la déconnexion abusive des chauffeurs par la plate-forme, et l’humiliation » qu’ils subissent. Les actions de blocages organisées notamment autour de l’aéroport d’Orly par les chauffeurs privés la semaine dernière ont été émaillées de violences, condamnées « avec la plus grande fermeté » par le gouvernement.

Selon une source judiciaire, six conducteurs de VTC ont été placés en garde à vue vendredi soir, trois pour violences et trois pour des violences envers des policiers. La société Uber a porté plainte contre trois syndicats. La plainte, que l’AFP a pu consulter, vise des faits de « diffamation » et de « menaces », notamment par le biais des « réseaux sociaux », a fait savoir Uber, qui précise que plusieurs de ses chauffeurs ont déjà déposé des mains courantes.

Selon Uber, les personnes mises en cause ont appelé « à commettre des actes de violence sur les employés et les chauffeurs partenaires ainsi que certains passagers ayant recours à la plate-forme », par le biais notamment de Facebook, Twitter et YouTube. Ces menaces ne sont en outre « pas seulement proférées par le biais d’Internet mais également mises à exécution dans la rue, comme nous pouvons le constater en regardant des reportages ou des vidéos circulant sur Internet », selon Uber.

Vers une augmentation des tarifs ?

Dans un communiqué, l’association de chauffeurs de VTC indépendants AMT (Alternative mobile transport) a quant à elle condamné les violences, appelant au dialogue entre les différentes parties. « Le VTC est un secteur économique jeune, qui a besoin de tous pour s’organiser et se structurer », a-t-elle estimé. « Si les négociations n’aboutissent pas à des décisions concrètes et actées sur place, nous appellerons à la reconduite du mouvement dès la fin de la réunion », a toutefois prévenu CAPA-VTC.

L’UNSA-VTC a de son côté précisé attendre de la réunion une « augmentation immédiate des tarifs », ainsi qu’un « calendrier de réunions sous la tutelle du ministère pour la rentabilité, les commissions discipline et différents aspects techniques du métier ».

C’est également lundi que l’Assemblée nationale examinera en seconde lecture le projet de loi du député PS Laurent Grandguillaume qui vise à « pacifier » les relations dans le transport public de la personne, notamment entre taxis et véhicules de transport avec chauffeur, lutter contre l’emprise des plates-formes sur les chauffeurs et durcir l’accès à cette dernière profession.