L’Assemblée générale des Nations unies a de nouveau retoqué lundi 19 décembre une initiative de pays africains visant à empêcher la nomination d’un expert onusien chargé des droits des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres).

C’était la seconde tentative de ce groupe de pays africains pour faire passer une mesure réclamant des discussions sur le mandat de cet expert, dont le rôle sera d’enquêter sur les violences et les discriminations subies par les membres de cette minorité dans le monde.

Leur proposition a été rejetée par 84 voix contre 77 en faveur, et 16 abstentions.

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a nommé à ce poste fin septembre, pour trois ans, un professeur de droit international, le Thaïlandais Vitit Muntarbhorn. Il a pris ses fonctions le mois dernier.

Le Burkina Faso, au nom des pays africains, a argué qu’il n’y avait aucune base légale à son mandat, ni de reconnaissance internationale selon laquelle l’orientation sexuelle et l’identité homme-femme font partie des droits de l’homme.

« Ce n’est pas une question du Nord essayant d’imposer ses valeurs sur le Sud. C’est une question de respect de la dignité et des droits de l’homme de tout le monde, partout », a estimé Samantha Power, ambassadrice américaine à l’ONU, accusant les pays africains et leurs alliés de s’accrocher à un détail de procédure pour masquer leurs préjugés anti-gays.

Quelque 73 pays, soit près de 40% des 193 membres des Nations unies, disposent toujours d’une législation sanctionnant l’homosexualité, dont 33 uniquement en Afrique (Ouganda, Nigeria, Soudan, Mauritanie...).