Quartorze soldats ont été tués et 33 blessés, selon un nouveau bilan publié par l’armée turque, dans des affrontements mercredi 21 décembre avec le groupe Etat islamique (EI) à Al-Bab, ville du nord de la Syrie tenue par les djihadistes. L’Agence officielle turque Anadolu avait auparavant fait état d’un bilan de quatre militaires morts.

Ce bilan est le plus lourd en une seule journée pour l’armée turque en Syrie depuis qu’elle y a commencé ses opérations en août. L’EI a notamment fait exploser contre elle trois voitures piégées, a-t-elle précisé dans un communiqué cité par les médias turcs.

De son côté, l’agence de propagande de l’EI, Aamaq, avait indiqué que les djihadistes avaient mené une attaque-suicide contre des rebelles syriens et des militaires turcs à l’ouest d’Al-Bab, sans avancer de bilan.

Selon l’armée turque, 138 djihadistes ont été tués au moment où les autorités turques ont annoncé que les combats entraient dans une phase décisive dans ce bastion de l’EI. Ce chiffre n’a pu être vérifié dans l’immédiat.

Offensive sans précédent d’Ankara

Ankara a lancé en août une offensive sans précédent dans le nord de la Syrie, visant à repousser l’EI et les milices kurdes de la zone frontalière. Après avoir aidé les rebelles à chasser l’EI de plusieurs localités, notamment Jarablous, Al-Rai et Dabiq, Ankara a dirigé ses forces vers Al-Bab, un bastion des djihadistes situé à quelque 25 km de la frontière turco-syrienne.

Ces derniers semblent y opposer une résistance plus farouche : la campagne turque, dont la progression avait jusque-là été rapide, s’enlise et un nombre croissant de militaires turcs sont tués ou blessés. « Al-Bab est entièrement assiégée par l’armée syrienne libre et nos soldats », a assuré mercredi le président turc, Recep Tayyip Erdogan, ajoutant espérer que la ville « tombera entièrement sans trop tarder ».

Au moins 22 soldats turcs avaient déjà été tués depuis le début de l’offensive, la plupart dans des attaques de l’EI, selon un décompte de l’AFP. Le mois dernier, quatre soldats turcs ont été tués près d’Al-Bab par une frappe aérienne imputée par Ankara au régime syrien. Moscou a démenti toute implication de ses forces et de celles de Damas dans ce bombardement. Et l’état-major turc a annoncé début décembre avoir perdu tout contact avec deux de ses militaires dans le nord de la Syrie, dont l’EI a revendiqué l’enlèvement via l’agence Aamaq.