Le candidat à la primaire de la gauche Manuel Valls a évoqué, mercredi 21 décembre, « un sentiment d’une justice à double vitesse » après la décision de la Cour de justice de la République (CJR) de dispenser de peine Christine Lagarde.

« On ne peut plus continuer avec ce type d’institution qui donne le sentiment, à tort ou à raison, de protéger ceux qui gouvernent », a déclaré l’ancien premier ministre sur Europe 1, qui s’est prononcé pour la suppression de la CJR :

« Et c’est ce sentiment-là qui je crois crée les conditions d’une rupture civique entre les citoyens et ceux qui dirigent, donc il faudra, dans une réforme constitutionnelle (…), supprimer bien sûr cette cour de justice, qui donne encore une fois ce sentiment qu’il y a deux justices. »

« Quel est le sentiment le plus terrible qui peut toucher nos compatriotes ? C’est le sentiment de l’injustice. C’est le sentiment qu’il y a une justice pour les puissants et qu’il y a une justice plus dure pour ceux qui ne peuvent pas se protéger », a ajouté Manuel Valls.

Promesse de Hollande

La Cour de justice de la République, composée de trois magistrats professionnels et de douze parlementaires, a jugé lundi la patronne du Fonds monétaire international et ex-ministre de l’économie Christine Lagarde coupable de « négligence » dans l’arbitrage Tapie, mais l’a dispensée de peine.

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La suppression de cette juridiction d’exception, créée en 1993 pour juger les premiers ministres, ministres et secrétaires d’Etat pour les crimes et les délits commis « dans l’exercice de leurs fonctions », figurait dans le programme de François Hollande.