Des officiers de police surveillant le marché de Noël de Stuttgart, le 21 décembre 2016. Le ministère de l’intérieur allemand a renforcé la sécurité des « sites de grande fréquentation ». | SILAS STEIN / AP

Trois jours après l’attaque qui y a fait 12 morts et des dizaines de blessés, le marché de Noël de la Breitscheidplatz va rouvrir à 11 heures, jeudi 22 décembre, ont annoncé les sociétés Schaustellerverband Berlin et AG City chargées de sa gestion.

Frappé lundi soir par un attentat au camion-bélier, le marché situé près de l’église du Souvenir, un lieu symbolique pour les Berlinois, rouvre « en dépit des événements tragiques » et « en étroite coordination » avec les autorités, est-il précisé dans le communiqué, qui ajoute :

« Cette décision [de rouvrir le marché] n’a pas été facile à prendre dans une telle situation. Il est incroyablement difficile de prendre la bonne décision. »

Deux plaques en mémoire des victimes vont être déposées. Pour des raisons de respect et afin de « donner un espace pour le recueillement », les illuminations ainsi que les événements musicaux seront interdits.

Un suspect toujours recherché

L’auteur présumé du carnage, revendiqué par l’organisation djihadiste Etat islamique (EI), est un Tunisien de 24 ans, Anis Amri, qui utilise au moins six pseudos. Toujours en fuite, il est recherché par les autorités allemandes qui ont lancé à son encontre un mandat d’arrêt européen le 21 décembre. Le parquet offre une récompense de 100 000 euros pour toute information pouvant conduire à son arrestation.

Le ministre de l’intérieur, Thomas de Maizière, s’est voulu rassurant. Il a affirmé que la police n’avait pas les « mains vides » dans cette enquête. La police a expliqué examiner plus de 500 indices, parmi lesquels des traces d’ADN retrouvées dans le camion, des images de vidéosurveillance et des témoignages divers.

Les mesures de sécurité renforcées

Après l’attentat, le ministère de l’intérieur a demandé aux forces de l’ordre le renforcement des « contrôles à la frontière franco-allemande » et de la sécurité des « sites de grande fréquentation ».

Cette attaque a relancé le débat sur la sécurité en Allemagne. Le dernier renforcement annoncé du plan de sécurité antiterroriste remonte au mois d’août, après une série d’attaques qui ont choqué le pays, mais certaines mesures ne sont pas encore entrées en vigueur.

Dans le cadre de ce plan, le principe du renforcement de la vidéosurveillance dans les lieux publics a été adopté par le cabinet d’Angela Merkel le 21 décembre, indépendamment de l’attentat. Le plan prévoit également que les policiers pourront porter des minicaméras. Il introduit par ailleurs un changement de la loi sur la protection des données personnelles et la mise en place d’une « surveillance intelligente », avec reconnaissance automatique des visages et des plaques d’immatriculation.

Pourquoi l’attentat de Berlin marque un tournant en Allemagne
Durée : 03:23