L’opération d’évacuation censée permettre au régime de proclamer la reconquête totale de la deuxième ville de Syrie pourrait s’achever jeudi 22 décembre au soir. Selon un correspondant de l’AFP, des rebelles à bord d’une vingtaine de pick-up, taxis et voitures traversaient le matin le point de transit de Ramoussa dans le sud d’Alep, pour se rendre en zone rebelle, plus au nord.

« Des dizaines de bus et de véhicules privés doivent sortir du réduit de la ville », a confirmé une porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Syrie, Ingy Sedky :

« L’opération va se poursuivre toute la journée et, si tout se passe bien, l’évacuation se terminera ce soir. »

Le régime de Bachar Al-Assad attend la fin des évacuations pour annoncer sa reprise totale d’Alep, son plus important succès en près de six ans de guerre dévastatrice.

Une évacuation complexe

Lancée le 15 décembre, l’opération d’évacuation a subi plusieurs retards en raison de la méfiance entre belligérants, des problèmes logistiques et, depuis mercredi, d’une tempête de neige qui a ralenti le transit des véhicules vers des territoires rebelles.

La neige a cessé de tomber jeudi sur Alep, mais les personnes attendent par un temps glacial d’être évacuées. Ahmad Qorra Ali, un responsable du groupe rebelle Ahrar Al-Cham, a précisé qu’il était « difficile de prévoir quand l’opération sera terminée, car les routes sont enneigées ».

Selon Ahmad Al-Dbis, chef d’une unité de médecins et de volontaires qui coordonnent les évacuations à Khan Al-Assad, point d’accueil en zone rebelle, 400 véhicules privés, dont des voitures, des minibus et des pick-up ont quitté Alep durant la nuit et « jusqu’aux premières heures du matin ». Il a expliqué que les bus n’étaient pas chauffés et que les femmes, enfants et personnes âgées notamment souffraient du froid et n’avaient « ni nourriture ni eau ».

30 000 personnes évacuées

D’après le CICR, environ 30 000 personnes ont été évacuées depuis le 15 décembre de l’enclave rebelle d’Alep, que les bombardements du régime ont réduit en ruines, après plus de quatre ans de combats et surtout de bombardements du régime et de son allié russe des derniers mois.

Du côté du régime syrien, aucun chiffre officiel n’a été fourni sur le nombre des personnes évacuées et transférées en zone rebelle. De même, aucune estimation précise du nombre de personnes restant encore dans la poche rebelle n’était disponible.

Simultanément, les évacuations des localités chiites de Foua et Kafraya, assiégées par les insurgés dans la province voisine d’Idlib, se poursuivaient jeudi, comme prévu par l’accord d’Alep. Un journaliste de l’AFP a vu le matin aux moins deux bus sortis de ces localités se diriger vers Alep, leur destination, en transitant également par Khan Al-Assad.

La fillette syrienne qui tweetait l'enfer d'Alep raconte son évacuation de la ville
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