Ce n’est pas parce que Noël tombe un week-end qu’il faut faire grise mine. Allez donc vous cultiver, vous brillerez pendant le dîner.

EXPOSITION. Au château d’Angers, les Perles des Bourbons

Pauline Bonaparte, princesse Borghèse, duchesse de Guastalla, par Robert Lefèvre (1806). | CHATEAU DE VERSAILLES / CHRISTOPHE FOUIN

Dans l’intimité des pièces menues du logis royal angevin, une quarantaine de remarquables portraits peints et des gravures, prêtées par le château de Versailles, racontent le goût de la cour pour les brillants et perles fines, du règne de Louis XIV jusqu’au Second Empire de Napoléon III. Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII, était folle de diamants et de perles. Un goût immodéré que la reine mère transmit à son fils. Excellent danseur, le Roi-Soleil ira jusqu’à souligner le galbe de ses mollets par des jarretières enrichies de perles et pierreries, et à porter des souliers à boucles de diamants.

Mais c’est surtout des dames qu’il est question dans l’exposition « Le goût de la parure », et de leur penchant chic pour des rangs de perles en ras-de-cou sur une gorge nue comme Henriette-Anne d’Angleterre, duchesse d’Orléans, la marquise de Maintenon ou encore la reine Marie-Thérèse (1638-1683), elle-même, qui pose, pour Joseph Werner, en costume à la polonaise, pointant d’un doigt le masque qu’elle portera pour le carnaval. Chez ces dames, c’est la robe, elle-même, qui est galonnées de perles, pierres précieuses et diamants. Les costumes des hommes brillent de mille feux. Une exposition aussi amusante qu’instructive sur la manière dont les souverains faisaient acte de puissance en exhibant ainsi le trésor royal. Florence Evin

Château d’Angers, jusqu’au 15 janvier 2017. De 6,5 à 8,5 euros. Tous les jours sauf les 25 décembre et 1er janvier.

ART. Un workshop pour ados au Centre Pompidou

L’œuvre de Thomas Canto au centre Pompidou. | THOMAS CANTO

Le Studio 13/16, situé au sous-sol du Centre Pompidou, à Paris, s’adresse à un public jeune, qu’il cherche à sensibiliser à l’art. Alors il faut s’adapter, et l’impliquer : d’où le choix d’exposer une grande œuvre immersive de Thomas Canto, inspirée par l’architecture urbaine, qui joue avec les volumes, les perspectives et les lignes de fuite afin de troubler la perception des visiteurs. Les « spect-acteurs » sont ensuite invités à prendre part aux ateliers réunis sous le thème « Tout n’est qu’illusion », qui permettent de retracer la démarche de l’artiste, tout en y ajoutant une touche personnelle : l’un d’entre eux consiste ainsi à prendre une photo de Pompidou, qui sert ensuite de point de départ pour composer une maquette abstraite. Un autre, moins chronophage, permet de recomposer une structure en trois dimensions. De quoi, peut-être, créer des vocations. Maxime Retailleau

Centre Pompidou, place George-Pompidou, Paris 4e. Jusqu’au 29 janvier 2017. Ouvert les mercredis, samedis et dimanches de 14 heures à 18 heures, et tous les jours sauf le mardi pendant les vacances scolaires. Entrée gratuite.

ART. Joyaux de jade, au Musée Guimet, à Paris

Montagne miniature shanzi, site de l’extraction du jade en Chine, dynastie Qing (1644-1911), règne de Qianlong (1736-1795). | MUSEE NATIONAL DU PALAIS, TAIPEI

Le jade, cette pierre semi-précieuse qui ne se taille pas mais se découpe, est en Chine symbole de bonté, de prudence, de musique, image tout à la fois du ciel par ses couleurs et de la terre d’où il provient, comme l’affirmait Confucius, qui comparait la vertu au jade. Réunies pour la première fois pour l’exposition « Jade, des empereurs à l’Art déco », les deux cents pièces rares proviennent des collections du Musée national des arts asiatiques Guimet, enrichies de très nombreux prêts du Musée national du palais de Taipei (Taïwan). Le prestige du jade dépassait l’or, avec ses couleurs variant du blanc laiteux au vert, et jusqu’au jaune et au brun, dans des formes simples et parfaites qui se transmettent depuis le néolithique, comme des sortes de porte-bonheur.

La hache fu, sublime pierre polie vert émeraude date de 4500-3500 av. J.-C. (Chine du Nord-Est), la série des disques bi et cylindres cong est, elle, produite entre 2300 et 1500 av. J.-C. Au fil des millénaires, l’artiste utilisera les irrégularités du morceau de jade pour recréer des scènes paysagées, comme cette Montagne miniature shanzi évoquant l’extraction de la pierre au XVIIIe siècle, sous le règne de Qianlong, âge d’or du jade. La mise en scène dynamique de l’exposition évoque, avec ses claustras à motifs géométriques, les pavillons de l’ancienne Chine pour dire la place du jade, porteur du goût raffiné et gage de pouvoir pour les dynasties qui se succèdent dans l’empire du Milieu, et sa place en Europe dans les années 1930. Les bijoux et pendules du joaillier français Cartier, dont le fameux collier de perles en jade de Barbara Hutton (1934), en témoignent. Fl. E.

Musée des arts asiatiques Guimet, place d’Iéna, Paris 16e. De 10 heures à 18 heures, jusqu’au 16 janvier 2017 sauf le mardi et les 25 décembre et 1er janvier. De 7 à 9 euros. Guimet.fr

EXPOSITION. L’art du mouvement à la Petite galerie du Louvre, à Paris

Apollon et Daphné, bronze italien attribué à Ferdinando Tacca, deuxième moitié du XVIIe siècle. Inspiré des Métamorphoses d’Ovide, le petit groupe montre le moment où la nymphe est rattrapée par le dieu Apollon. | MUSEE DU LOUVRE

Comment traduire sur un support fixe – toile, papier – ou dans un matériau taillable ou malléable – glaise, bronze, plâtre – les mouvements du corps, moments furtifs qui sont autant de défis aux pinceaux, crayons, mains, ciseaux et burins des artistes ? Et quand ces mouvements sont des expressions chorégraphiques, où la grâce vient ajouter une contrainte supplémentaire, comment parvenir à retranscrire ces gestes de manière artistique ? A ces questions, l’exposition « Corps en mouvement. La danse au musée » présentée dans la Petite Galerie, au rez-de-chaussée du Louvre, répond de manière aussi pertinente que pédagogique – ambition que s’est donnée ce nouveau lieu d’éducation à la culture, depuis son ouverture en 2015.

Avec la complicité du chorégraphe Benjamin Millepied, co-commissaire de l’exposition, le musée a sélectionné dans sa très riche collection quelque soixante-dix œuvres de l’Antiquité au XXe siècle – La Kermesse, de Rubens, Danseuses, de Degas, le Génie de la danse, de Jean-Baptiste Carpeaux, le Mercure volant, de Jean de Bologne, Course de chevaux, de Théodore Géricault – illustrant de manière complémentaire la problématique de l’exposition. On en sort avec l’envie d’esquisser quelques pas de danse ! Sylvie Kerviel

Petite Galerie du Musée du Louvre, 99, rue de Rivoli, Paris 1er. Jusqu’au 3 juillet 2017. Gratuit pour les moins de 18 ans. Fermé le dimanche 25 décembre.