Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a condamné le vote du Conseil de sécurité de l’ONU contre la politique de colonisation de l’Etat hébreu. | JACK GUEZ / AFP

Sans surprise, Benyamin Nétanyahou a exprimé son vif mécontentement samedi 24 décembre après le vote, vendredi, par le Conseil de sécurité des Nations Unies d’une résolution condamnant la politique de colonisation israélienne. Lors d’une cérémonie retransmise à la télévision, le premier ministre israélien a qualifié cette résolution de « biaisée et honteuse ».

« Mais nous la surmonterons (…) cela prendra du temps mais cette décision sera annulée », a-t-il poursuivi. M. Nétanyahou s’en est particulièrement pris au « gouvernement Obama » qu’il a accusé d’avoir fait « un coup anti-israélien honteux aux Nations unies ». Le vote a été notamment acquis après la décision des Etats-Unis de ne pas opposer son veto au cours du vote.

Le premier ministre israélien a souligné que M. Obama avait ainsi brisé un engagement américain datant de l’époque du président Jimmy Carter de ne pas « dicter les termes de la paix à Israël au Conseil de sécurité des Nations unies ».

M. Nétanyahou a ensuite ajouté qu’il avait donné des directives à son ministre des affaires étrangères pour qu’il réévalue d’ici un mois « tous les engagements d’Israël avec l’ONU, y compris le financement par Israël d’organismes des Nations unies et la présence en Israël de représentants de l’ONU ».

Un « grand camouflet » pour Israël

De son côté, l’Autorité palestinienne, au pouvoir en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis près de 50 ans, a estimé vendredi que l’adoption de la résolution était un « grand camouflet » pour l’Etat hébreu. Et le mouvement islamiste palestinien du Hamas a, lui, salué une « évolution importante » dans les relations internationales.

« Le Hamas apprécie la position des Etats qui ont voté au Conseil de sécurité pour le droit du peuple palestinien (à vivre) sur ses terres et ses propriétés », a fait savoir Fawzy Barhoum, porte-parole du mouvement qui contrôle la bande de Gaza.

La Jordanie a également salué vendredi une décision « historique ». « Elle exprime le consensus de la communauté internationale (à considérer) la colonisation israélienne comme illégale et réaffirme le droit historique du peuple palestinien (à vivre) à Jérusalem et sur ses terres historiques », a affirmé le ministre jordanien de l’information, Mohamed Momani.

Le ministre français des affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, s’est exprimé sur Twitter et a salué « la résolution rappelant l’importance de la solution des deux Etats, Israël et la Palestine, vivant en paix et en sécurité ». La France va d’ailleurs tenter, une nouvelle fois, de relancer le processus de paix en organisant le 15 janvier une conférence internationale où sont conviés près de 70 pays.