Shinzo Abe à Honolulu, Hawaï, le 26 décembre. | STR / AFP

Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, se rend mardi 27 décembre à Pearl Harbor, dans l’archipel d’Hawaï, théâtre il y a soixante-quinze ans d’une attaque qui secoua l’Amérique, pour démontrer « la force immense de la réconciliation ».

Au moment où Donald Trump, qui accédera à la Maison Blanche le 20 janvier, multiplie les déclarations imprévisibles et contradictoires quant à ses futures orientations diplomatiques, MM. Abe et Obama veulent mettre en relief la singularité de l’alliance Washington-Tokyo.

Le 7 décembre 1941 à l’aube, l’attaque, minutieusement préparée par le général Isoroku Yamamoto, fut une surprise totale. Les Américains n’avaient pas vu approcher les six porte-avions japonais. Quelque 400 avions décollèrent en deux vagues successives. L’USS Oklahoma, touché par plusieurs torpilles alors qu’il était amarré à quai, bascula sur le flanc, emprisonnant des centaines de marins dans ses entrailles.

L’attaque éclair de Pearl Harbor fit plus de 2 400 morts et précipita l’entrée des Etats-Unis dans la seconde guerre mondiale. Au lendemain de l’attaque, le Congrès américain déclarait officiellement la guerre au Japon. Trois jours plus tard, l’Allemagne déclarait à son tour la guerre aux Etats-Unis.

Première historique

C’est la première fois qu’un premier ministre japonais se rend au mémorial USS Arizona, construit au début des années 1960. En se retrouvant à Pearl Harbor, au milieu du Pacifique, sept mois après s’être retrouvés à Hiroshima, les deux dirigeants veulent rendre hommage aux victimes et afficher leur unité de vues.

MM. Abe et Obama rejoindront en milieu de journée, par bateau, ce lieu de mémoire aux lignes épurées, ouvert sur la mer et le ciel, qui a été construit juste au-dessus de l’épave rouillée.

Comme lors de la visite du président américain dans la ville japonaise martyre où des dizaines de milliers d’hommes vet de femmes périrent sous le feu nucléaire, M. Abe ne vient pas avec l’intention de présenter des excuses mais entend se tourner vers l’avenir.

« Nous avons la responsabilité de regarder l’histoire dans les yeux », avait lancé Barack Obama au Japon, appelant, en gardant à l’esprit « la douleur de la guerre », à construire « un monde sans arme nucléaire ».

Son successeur, le président élu Donald Trump, a créé la stupeur il y a quelques jours en affirmant, à rebours de décennies de négociations visant à réduire l’arsenal nucléaire, qu’il n’excluait pas relancer « une course aux armements ».