L’astronome américaine Vera Rubin est morte dimanche 25 décembre à Princeton, à l’âge de 88 ans. C’est elle qui avait prouvé l’existence de la matière noire dans l’espace, l’un des grands mystères de l’univers.

« Vera Rubin était un trésor national en sa qualité d’astronome accomplie et un formidable exemple pour les jeunes scientifiques », a salué le président de la Carnegie Institution for Science, Matthew Scott, dans un communiqué publié lundi. Embauchée par le département de magnétisme terrestre de l’institut en 1965, l’astronome s’est rapidement intéressée aux mouvements des galaxies et à leur rotation.

Ardente défenseure de la cause des femmes

Au fil de ses recherches avec son collègue Kent Ford, elle s’est aperçue qu’au sein des galaxies qu’ils ont pu étudier, la vitesse des étoiles n’obéissait pas exactement aux lois de la gravité. Elle en a donc déduit la présence d’une masse invisible à l’observation, la matière noire, qui représente 90 % de l’univers. Cette théorie de la matière noire avait déjà été présentée par l’astrophysicien suisse Fritz Zwicky en 1933, mais la chercheuse américaine en a confirmé l’existence.

Ecartée par le prestigieux programme d’astronomie de l’université de Princeton qui n’acceptait que des hommes, Mme Rubin aura également été une ardente défenseure de la cause des femmes. En 1993, elle avait par ailleurs été décorée de la médaille des sciences par le président Bill Clinton.