Un militaire français à la frontière franco-allemande le 22 décembre 2016. | SEBASTIEN BOZON / AFP

Anis Amri, l’auteur présumé de l’attentat de Berlin abattu par la police italienne à Milan, a transité par les Pays-Bas avant de passer par la France, ont indiqué, mercredi 28 décembre, au Monde des sources proches de l’enquête, confirmant une information de la chaîne LCI.

Deux jours après l’attaque qui a fait 12 morts sur un marché de Noël, le Tunisien de 24 ans « aurait voyagé dans la nuit du 21 au 22 décembre par car de la gare routière de Nimègue », une ville des Pays-Bas près de la frontière avec l’Allemagne, « jusqu’à la gare ferroviaire de Lyon-Part-Dieu », a précisé l’une des sources.

Selon les informations du Monde, une carte sim qui avait été distribuée lors d’une opération commerciale à la gare routière de Nimègue a été retrouvée sur le suspect lors de sa « neutralisation » à Milan, attestant donc de sa présence dans cette ville.

La police ignore s’il a voyagé aux Pays-Bas

Une fois à Lyon, où sa présence est avérée par les caméras de vidéosurveillance de la gare Lyon-Part-Dieu, il aurait gagné par train la ville de Chambéry et enfin Milan, dans le nord de l’Italie. C’est là où il a été tué dans la nuit du 22 au 23 décembre dans des échanges de tirs lors d’un contrôle policier de routine, après quatre jours de chasse à l’homme. Des billets de train pour un trajet Lyon-Chambéry-Milan via Turin, réglés en liquide, ont été retrouvés sur lui.

Les investigations se poursuivent pour déterminer notamment comment il a quitté la capitale allemande après le carnage pour rejoindre les Pays-Bas, au nez et à la barbe de toutes les polices du pays. « Je peux confirmer que la police néerlandaise enquête pour savoir si, après l’attentat de Berlin, il a voyagé à travers les Pays-Bas », a déclaré à l’AFP Wim de Bruin, porte-parole du parquet national néerlandais, refusant de donner davantage de détails.

Aux Pays-Bas, plusieurs députés ont demandé des explications au ministre de la sécurité et de la justice et au gouvernement, cherchant à savoir si les autorités étaient au courant de l’éventuelle présence d’Anis Amri dans le pays et s’interrogeant sur la collaboration des services de sécurité en Europe, d’après l’agence néerlandaise ANP.

Une arrestation à Berlin

Par ailleurs, le parquet fédéral allemand a annoncé de son côté, mercredi, l’arrestation à Berlin d’un homme de 40 ans soupçonné d’avoir été en contact avec Anis Amri. « Le défunt Anis Amri avait sauvegardé dans son téléphone mobile le numéro de ce ressortissant tunisien de 40 ans. Les investigations laissent penser qu’il pourrait être lié à l’attentat », a indiqué le parquet fédéral, compétent en matière de terrorisme dans un court communiqué.

« Il reste à établir si ces soupçons (initiaux) se laissent confirmer par l’enquête », poursuit la même source qui souligne avoir toute la journée de jeudi pour demander éventuellement le placement en détention provisoire de cette personne. Une perquisition a par ailleurs eu lieu au domicile de ce ressortissant tunisien et dans son commerce.

Les autorités allemandes recherchent d’éventuels complices, alors que trois proches du tueur présumé, dont son neveu qui a reconnu avoir été en contact avec Anis Amri via une application cryptée, ont été interpellés samedi en Tunisie.

« Les enquêtes sont toujours en cours au niveau de la garde nationale de L’Aouina [en banlieue de Tunis], notamment sur les liens du neveu avec Anis Amri. Nous ne pouvons rien communiquer pour l’instant », a indiqué mercredi à l’AFP Sofiène Sliti, porte-parole du pôle antiterroriste tunisien.

Enfin, à la demande de la chancelière Angela Merkel, un examen des dysfonctionnements révélés par cette affaire devrait permettre de comprendre pourquoi la justice allemande a levé en septembre la surveillance d’Anis Amri, dont la dangerosité était connue depuis six mois.

Qui est le suspect recherché après l'attentat de Berlin
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