Exercice des forces militaires ukrainiennes en septembre. | GLEB GARANICH / REUTERS

Véritable bébé de la guerre froide, l’OSCE est née des accords d’Helsinki en 1975, pour encourager le dialogue et la négociation entre l’Ouest et l’Est. Cette organisation internationale, basée à Vienne, en Autriche, accueille 57 pays. Les nations issues de la dissolution de l’Union soviétique y échangent avec les Etats-Unis et les 28 pays membres de l’Union européenne, ainsi que le Canada. L’OSCE participe notamment à l’observation d’élections, de cessez-le-feu ou d’accords de paix, à la demande des pays concernés.

Les Républiques d’Asie centrale et la Russie critiquent régulièrement ce qu’elles appellent des « ingérences » de l’OSCE dans leur politique intérieure. L’organisation a été attaquée par le Kremlin pour son rôle supposé dans l’encouragement des « révolutions de couleur » – en Géorgie, en Ukraine et au Kirghizistan. Dès février 2007, Vladimir Poutine avait critiqué l’organisation, qu’il accusait d’être au service exclusif des intérêts occidentaux. En 2008, la Russie avait empêché le renouvellement de sa mission en Géorgie, où elle devait superviser le cessez-le-feu.

Un forum unique

Le Kremlin refuse systématiquement de revoir à la hausse sa contribution annuelle à l’OSCE, qui ne dépasse pas les 5 % du budget total de l’organisation. Les Etats-Unis et l’Allemagne, principaux contributeurs, réclament depuis des années une participation accrue de pays satellites de la Russie, dont le chèque annuel reste symbolique.

Vladimir Poutine voudrait que l’OSCE se concentre sur les Balkans et lui laisse les mains libres dans sa sphère d’influence immédiate. Il tente de limiter la marge de manœuvre des observateurs déployés lors d’élections et mène une politique d’obstruction systématique. Mais, jusqu’à présent, il n’a pas voulu claquer la porte, notamment parce que les espions russes, très actifs à Vienne, y trouvent une source d’informations appréciable, mais aussi parce que l’OSCE est un forum unique, où les contacts directs servent parfois ses intérêts. De plus en plus rarement, semble toutefois penser le président russe.