Toshiba a reconnu avoir mal calculé les risques lors du rachat par sa filiale nucléaire Westinghouse d’une société du même secteur aux Etats-Unis, ce qui massacre son action en Bourse et plonge le groupe dans une nouvelle crise.

Le titre, dont la cotation a tardé mercredi à l’ouverture, chutait de 20,42% dans les premiers échanges, tombant à 311,6 yens, le plus bas cours autorisé pour la journée. Il avait déjà lâché 12% mardi.

Toshiba a annoncé mardi craindre de devoir enregistrer une dépréciation d’actifs de « plusieurs milliards de dollars » sur son activité nucléaire américaine et redoute un impact sur ses comptes annuels.

Le groupe est d’autant plus mal qu’il a perdu en partie la confiance des marchés l’an passé en raison de malversations financières. Il est toujours sous haute surveillance.

« Nous avions jugé à l’époque que les avantages du rachat de CB&I Stone & Webster par Westinghouse étaient supérieurs aux risques », a expliqué le PDG Satoshi Tsunakawa, mardi soir lors d’une conférence de presse.

Réévaluation trop tardive

Mais la réévaluation des coûts auxquels est exposée cette firme qui agit dans le domaine de la construction des sites nucléaires ainsi que de la décontamination et du démantèlement, a fait déchanter Toshiba.

« Cette réévaluation a été trop tardive », a déploré le PDG. Les règles comptables américaines imposent une estimation des valeurs des actifs dans l’année suivant leur rachat. Dans le cas présent, Westinghouse a mésestimé au départ le coût de projets dans lesquels était embarquée S&W, d’où la probabilité de devoir prendre en compte une charge exceptionnelle phénoménale toujours en cours d’examen.

Et le patron de Toshiba de ne pas exclure une révision de la place de l’activité nucléaire au sein du groupe: « à l’heure actuelle, nous n’avons pas pris de décision, mais à l’avenir c’est une possibilité. Je dis cela sans plan concret ».

Toshiba est ainsi de nouveau dans une situation délicate alors que l’entreprise espérait être en passe de se tirer d’affaire après la restructuration conduite à la suite d’un retentissant scandale de manipulation de comptes.