« La pluie de la nuit de lundi à mardi à Boma a causé au moins 50 morts », a déclaré à l’AFP au téléphone Jacques Mbadu, gouverneur de la province du Kongo central (sud-ouest), indiquant que des recherches se poursuivaient pour retrouver « éventuellement d’autres corps enfouis dans la boue ».

« Nous avons enterré 31 corps mercredi et comptons rapatrier aujourd’hui [jeudi] une vingtaine d’autres corps qui se trouvent de l’autre côté de la frontière en Angola », a ajouté M. Mbadu.

Ces pluies torrentielles ont fait sortir de son lit la rivière Kalamu, dont une rive se trouve en RDC et une autre en Angola, durant la nuit de lundi 27 au mardi 28 décembre. La crue a duré environ deux heures, avant que les eaux ne se retirent, a-t-il précisé.

« Phénomène cyclique »

« Ce phénomène est cyclique et se produit à intervalle de dix ans. La dernière manifestation a eu lieu en janvier 2015 mais avec le changement climatique, il vient de se reproduire en décembre 2016 », a déploré M. Mbadu.

Deuxième ville de la province du Kongo central, Boma abrite l’unique port de la RDC sur l’océan Atlantique. Située à l’embouchure du fleuve Congo, elle est également baignée par deux rivières, le Kalamu et le Lovo. Elle est située à 470 kilomètres de Kinshasa, la capitale de la RDC.

« Boma est sinistrée. En moins de deux heures, les eaux sont montées jusqu’à atteindre deux mètres au-dessus du niveau normal », a indiqué M. Mbadu. « Au moins 500 habitations sont détruites », faisant plusieurs milliers de personnes sans abri, a-t-il ajouté.

Les autorités locales n’ont pas souhaité regrouper les sinistrés dans des sites d’hébergement pour éviter « de créer de nouveaux problèmes », encourageant des logements chez des proches ou dans les familles.

Selon plusieurs témoins interrogés par l’AFP, deux des trois communes de la ville sont toujours recouvertes de boue, atteignant parfois jusqu’à un mètre de hauteur à plusieurs endroits, et les activités commerciales sont particulièrement touchées. Les villes congolaises se caractérisent par une absence de plan d’urbanisation et les services étatiques devant faire face à des catastrophes naturelles sont quasi inexistants.