Le chef d’Etat turc, Recep Tayyip Erdogan, le 20 décembre 2016. | OZAN KOSE / AFP

Une commission parlementaire turque a approuvé vendredi 30 décembre le projet de réforme constitutionnelle voulue par le chef d’Etat, Recep Tayyip Erdogan, pressé de renforcer ses prérogatives après la tentative de coup d’Etat du 15 juillet. Dominant la scène politique locale depuis 2003, M. Erdogan a fait du passage au système présidentiel sa priorité.

Approuvé en commission après 17 heures de débats, le projet de Recep Tayyip Erdogan doit encore être approuvé par le Parlement avant d’être soumis à référendum. « Le référendum devrait avoir lieu en mars ou avril, mais ce pourrait aussi être en mai », a indiqué le vice-premier ministre, Nurettin Canikli, à la chaîne de télévision A Haber.

Selon le projet soumis à la commission parlementaire, Recep Tayyip Erdogan pourra désigner et démettre les ministres, reprendre la présidence de sa formation politique, le Parti de la justice et du développement (AKP), et rester en poste jusqu’en 2029.

Recep Tayyip Erdogan et ses partisans soutiennent qu’un régime présidentiel est souhaitable pour stabiliser la Turquie et éviter le retour au pouvoir de coalitions fragiles.

Ses adversaires redoutent de leur côté que le président turc en profite pour accentuer son virage autoritaire et amplifier la répression en cours depuis l’échec, le 15 juillet dernier, d’une tentative de coup d’Etat.

Le projet permettra par exemple à la présidence d’instaurer un régime d’état d’urgence sans que le Parlement ne soit sollicité. Il prévoit des élections en 2019 et l’exercice de deux mandats présidentiels successifs, ce qui permettra à Recep Tayyip Erdogan de demeurer au pouvoir jusqu’en 2029 s’il remporte les deux scrutins.